Accessibilité aux handicapés: le CHU de Rennes hors-la-loi en 2015

Un récent rapport le concède: tous les lieux publics ne seront pas accessibles aux handicapés en 2015, comme le prévoit la loi. Exemple parmi d'autres, le Centre de Soins Dentaires à Rennes.

C'est un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), rendu public mercredi le 12 septembre dernier, qui entérine ce que beaucoup savaient déjà. Tous les bâtiments accueillant du public ne seront pas en conformité avec la loi votée en février 2005: être accessible aux handicapés en 2015.

Cette exigence "ne pourra être tenue" selon les auteurs, qui estiment que l'objectif est "impossible dans le contexte économique et budgétaire actuel", compte tenu de "l'ampleur des travaux à réaliser". Aujourd'hui, seuls environ 15% des établissements recevant du public sont accessibles.

Les modalités d'application des règles d'accessibilité du cadre bâti pour les personnes handicapées

Le rapport  a été commandé par le gouvernement précédent et remis, dans la plus grande discrétion, en octobre 2011. Il recommande notamment des "objectifs intermédiaires" pour 2015, notamment sur le bâti ancien. Car si l'aménagement de bâtiments récents est relativement aisé, hormis la contrainte budgétaire, il n'en va pas de même pour des bâtiments historiques.

Le cas du Centre de Soins dentaires de Rennes

A Rennes, une ville qui pourtant fait figure de bonne élève en matière d'accessibilité, le cas du Centre de Soin Dentaire est éloquent. Situé dans le centre historique, l'ancienne Faculté des Sciences construite fin XIXè accueille des patients depuis 1968. Mais depuis 1991 et la loi sur la réforme hôspitalière, ce qui était communément appelé la "fac dentaire" est devenu centre de soins, au même titre qu'un service des urgences, sous le giron du CHU. 
En 2011, le centre a accueilli pas moins de 41 000 patients. C'est moitié moins que les urgences générales. Des patients "qui ne trouvent pas de réponse médicale en ville" explique le Professeur Vulcain, responsable du pôle, "cela va de la petite enfance, aux personnes en situation de handicap, à certains type de cancers, qui necessitent des soins lourds, et du temps". 
Faute d'une rampe d'accès et malgré de nombreuses demandes, dossiers, et réunions qui n'ont jamais abouti, ce sont les externes et les praticiens qui portent un fauteuil, un brancard, ou une poussette, "et c'est un miracle qu'il n'y ait jamais eu d'accident".


##fr3r_https_disabled##Le dossier qui fâche

Aujourd'hui la donne est un peu différente car la construction d'un nouveau Centre de Soins dentaires est rpévue sur l'emprise du CHU. le déménagement est prévu pour 2016. Toutefois, pour le CHU de Rennes, qui on l'imagine aisément a à coeur d'être bon élève en la matière, c'est un dossier qui fâche... depuis 1981.

Petit chronologie qui en dit long:

De 1981 à 1994: A plusieurs reprises un premier dossier est déposé avec la Ville de Rennes (propriétaire) et l'Université (locataire) pour aménager une rampe de façade au bâtiment. Refus de l'architecte des Monuments de France.

1994: Nouveau contact avec l'architecte, nouveau refus.

1998: mise en route d'une mise en sécurité globale du bâtiment; Diagnostique, notice, plans, devis. Au dernier moment, l'Université "lâche" le dossier car un nouveau bâtiment va abriter les cours d'ontologie. Et de toute façon nouvel avis négatif des Monuments de France.

2007: le nouveau Directeur General Adjoint du CHU visite le Centre de Soin Dentaire et compte relancer le dossier. Une perspective encouragée par le fait qu'une passerelle a été installée aux Musée des Beaux-Arts, voisin et contemporain du Centre de Soin Dentaires. 

2009: Bilan du diagnostique complet pour une mise en conformité du CHU: un devis de 15 à 20 millions d'euros. En 2015, la loi ne sera pas appliquée, en tout cas en ce qui concerne la circulation entre certains services de l'hôpital.

2012: la mise en conformité pour le seul Centre de Soins Dentaires est évaluée à 130 000 euros. La rampe seul est bugétée à 20 000 euros. Le directeur Général Adjoint confirme qu'il va "repartir à la charge"...


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