Affaire Vincenzo Vecchi: le militant italien anticapitaliste sera-t-il extradé malgré la mobilisation de ses soutiens ?

Vincenzo Vecchi, l'altermondialiste italien réfugié en France et réclamé par l'Italie après sa condamnation à une lourde peine de prison pour des violences lors du G8 de Gênes en 2001, avait été arrêté en août 2019, dans le Morbihan. Les cours d'appels de Rennes et Angers avaient cependant successivement refusé son extradition. Son comité de soutien se mobilise à nouveau, à la veille d'une nouvelle audience devant la cour d'appel de Lyon.

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Ce peintre en bâtiment de 46 ans vivait depuis de nombreuses années dans le Morbihan dans la clandestinité. C'est d'ailleurs dans une commune proche de Rochefort-en-Terre qu'il avait était interpellé en août 2019. Plusieurs comités de soutien s’étaient montés en Bretagne, mais aussi à Paris et à l’étranger. Vincenzo Vecchi, altermondialiste italien réfugié en France, est toujours réclamé par l'Italie après sa condamnation à une lourde peine de prison pour des violences lors du G8 de Gênes en 2001. Ses défenseurs ont dénoncé, ce jeudi 23 février, une "terrifiante et effroyable injustice", avant une nouvelle audience qui se tiendra à Lyon.

La demande de mandat d'arrêt européen va-t-elle être validée ?


La cour d'appel de Lyon se penchera en effet vendredi 24 février sur la validité de la demande d'exécution d'un mandat d'arrêt européen émis en 2016 par l'Italie, ayant conduit à l'interpellation
de Vincenzo Vecchi en août 2019 dans le Morbihan, où il s'était réfugié. Depuis, les cours d'appel de Rennes en 2019 et d'Angers en novembre 2020 ont rejeté cette demande italienne, celle d'Angers justifiant en substance sa décision par le fait que l'incrimination de "dévastation et pillage", créée sous Mussolini et pour laquelle il avait été condamné définitivement à 10 ans de prison en Italie, n'avait pas d'équivalent en France.

Renvoi devant la cour d'appel de Lyon 

Après un nouvel appel du parquet général, la Cour de cassation avait pris avis auprès de la Cour de justice de l'Union européenne. Celle-ci, en mars 2022, avait indiqué qu'il n'était pas exigé de "correspondance parfaite" et que la France ne pouvait pas s'opposer à l'extradition. La Cour de cassation avait alors renvoyé l'affaire devant la cour d'appel de Lyon.

Lors d'une conférence de presse à la maison des avocats de Lyon, les soutiens de Vincenzo Vecchi ont alerté sur la "terrifiante et effroyable injustice, représentant un danger pour tous les citoyens européens", selon l'expression de l'ancienne magistrate Pascale Jaouen, dont il serait victime en cas d'extradition.

"Cette peine de 12 ans et demi de prison pour avoir participé à une manifestation avec une responsabilité collective, initialement prononcée avant d'être ramenée à 10 ans par le parquet italien pour prescription, est celle que vous prenez en France pour des meurtres !", s'est aussi insurgée l'ancienne députée européenne et juge d'instruction Eva Joly. Face à cette "situation absurde", la cour d'appel de Lyon doit donc "résister" et "dire qu'il ne doit pas être livré, car nous ne connaissons pas cette infraction", a poursuivi Mme Joly. 

Les deux procureurs généraux de Rennes et Angers ont manqué de bon sens : il y avait une façon élégante de s'en tirer, ne pas faire appel, et c'était réglé.

Eva Joly

ancienne députée européenne et juge d'instruction

Vincenzo Vecchi faisait partie des "dix de Gênes", des activistes condamnés en Italie, souvent lourdement, après les violentes manifestations contre le G8 de 2001. Durement réprimées, elles s'étaient soldées par la mort d'un jeune homme tué par un carabinier italien. 

CJ avec AFP

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