La Région a approuvé hier le PLAV 3, le 3e Plan de Lutte contre les Algues Vertes en Bretagne. Les élus bretons ont décidé de rester dans la continuité des actions précédemment entreprises, notamment en "accompagnant les exploitants dans l’évolution de leurs systèmes". Un PLAV 3 qui ne fait pas l'unanimité...
Et de 3 ! Les élus régionaux, réunis en session plénière, ont validé hier le 3e Plan de Lutte contre les Algues Vertes (PLAV 3). Ils indiquent ainsi poursuivre "le travail d’accompagnement des exploitants dans l’évolution de leurs systèmes et dans l’implication des filières économiques agricoles dans le plan."
Il s’agit de prolonger jusqu’à 2027 les actions entreprises depuis 2010 dans huit baies bretonnes (trois dans les Côtes-d’Armor, cinq dans le Finistère) qui concentrent les échouages d’algues.
Le plan va jouer sur 3 leviers principaux :
- la modernisation des infrastructures,
- la révision de la convention de mise en réserve des terres avec, en parallèle, une expérimentation dans une ou deux baies, du principe d’un observatoire régional du foncier agricole,
- la création de ceintures de protection autour des zones humides.
La Région insiste aussi sur la nécessité d'une "mobilisation forte" de l’Etat sur la mise en place d’un "volet réglementaire avec des contrôles renforcés". C’est une des principales nouveautés de ce plan. Des mesures contraignantes pourraient être prises à l’égard des agriculteurs à partir de 2025. Il leur reste encore 3 ans pour se porter volontaire et faire évoluer leurs exploitations (avec des aides financières).
Alors que les échouages d’algues vertes défraient régulièrement la chronique, ce plan ne fait pas l’unanimité. Des débats ont eu lieu lors de la session plénière du conseil régional entre majorité et oppositions.
"50 de politique inefficace"
Le 10 octobre dernier, l’association Eau et Rivières de Bretagne avait également claqué la porte au nez du conseil régional sur ce dossier.
Dénonçant "50 ans de politique Nitrates inefficace", l’association avait annoncé se retirer du comité de pilotage. "Nous ne souhaitons pas que notre responsabilité soit engagée dans l’échec inéluctable de ce plan : le bon état écologique des eaux, promis pour 2015 puis 2021, ne sera assurément pas atteint en 2027, dernière échéance donnée par l’Europe !"
Eau et Rivières Bretagne a également décidé d’attaquer l’Etat en justice pour inaction face aux pollutions des eaux par les nitrates.