C'est une réponse à Emmanuel Macron qui a prononcé, pourtant avec précautions, la formule "violences policières". L'Unsa Police lance un mot d'ordre à cesser toutes activités de contrôle des citoyens, en réaction à ce que les policiers estiment être un abandon de la Police par le chef de l'État.
"Il est bien plus facile de montrer sur une vidéo ou sur des images un policier qui commet des manquements, qu’un policier qui va faire correctement son travail. Un policier sur le lequel il n’y a aucun soupçon de manquement, cela n’intéresse pas grand monde." C'est ainsi que commence l'entretien avec le secrétaire adjoint de l'Unsa Police dans l'Ouest.Après les images de tabassage vues sur les écrans, vous pensez que le président n'a pas été assez nuancé ?
"Les propos du président de la République ont créé un malaise dans les rangs des policiers, explique le syndicaliste. Nous l’avons vu dernièrement par rapport à UNE affaire dans le 17ème arrondissement [NDLR : le tabassage du producteur de musique], il y a eu un amalgame immédiat. Maintenant c’est le procès de la police en général."
Vous estimez que les policiers qui dérogent à l'éthique sont l'exception?
"Du jour au lendemain tous les policiers sont remis en cause, certes notre institution a besoin d’être modernisée, mais cela ne doit pas être fait sous le coup de l'émotion. Des manquements, il peut y en avoir comme dans toutes les professions , mais on ne peut pas dire que les contrôles « au faciès » soient une généralité"
Le syndicaliste rappelle qu'en 2012, l' UNSA police demandait à équiper les fonctionnaires de caméras piéton, "c’est aujourd'hui un moyen de protection pour les policiers qui sont systématiquement mis en cause. Nous pensons que l’usage des caméras piéton associant le son et l’image sera une bonne chose pour la protection des policiers et pour rassurer ceux qui n’ont rien à craindre de la police nationale. Très souvent la caméra calme le rapport entre la police et les gens contrôlés."
Les Policiers en ont assez d’être stigmatisés
Selon le secrétaire adjoint de l'Unsa Police dans l'Ouest "les propos du Président ont écœuré tous les policiers, en admettant de fréquents contrôle au faciès et en annonçant une plateforme de signalement des discriminations, "mais cela existe déjà depuis 6 ans avec la plateforme IGPN."
Pour l’Unsa police, il n'y a pas de violences policières mais des violences illégitimes." Quand je lui fait remarquer que les images circulent, il précise que "c'est à la justice de juger des manquements de certains policiers et de sévir", mais que "tous ne peuvent pas être stigmatisés."
L’UNSA Police appelle à cesser toutes activités sauf les appels au 17, le secrétaire zonal adjoint de l'Unsa affirme que les autres syndicats de police suivent le même chemin.