D’ordinaire, on cherche surtout à les éviter. Mais ce 27 mai 2024, au contraire, un petit groupe de chercheurs et de marcheurs a fait une randonnée sur les traces des tiques en forêt de Rennes. Le long des sentiers, au pied des arbres, tous ont appris à mieux connaître l’insecte… Pour évidemment ne pas se faire piquer !
La chercheuse caresse le bord du chemin avec son drôle de drapeau blanc. Elle frôle les herbes hautes et, un instant plus tard, on aperçoit des petits points noirs sur le tissu. Les tiques sont là, c’est leur saison. Elles sont très présentes entre mars et juin. Alors gare !
Dans le monde, on compte plus de 900 espèces de tiques, une quarantaine en France et certaines peuvent transmettre la borréliose de Lyme, plus connue sous le nom de maladie de Lyme.
Chaque année, en France, on recense environ 50.000 cas de personnes touchées par la maladie (dont 800 patients qui ont besoin d’une hospitalisation).
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Une drôle de vie de tiques
Les tiques sont à l’affût dans les herbes. Au début de leur existence, quand elles sont au stade larvaire, elles cherchent à piquer des petits animaux, comme des rongeurs. Elles vont se gorger de leur sang pendant deux ou trois jours avant de tomber.
Elles se transforment alors en nymphes et se mettent en quête d’un animal un peu plus gros, chien, humain. Elles vont s’y accrocher quatre ou cinq jours, et là encore, se régaler de son sang puis à nouveau chuter pour atteindre leur stade adulte où elles vont repartir à la recherche d’un corps pour les nourrir, un homme, un cerf, une vache dont elles vont aspirer le sang une dizaine de jours.
Les tiques ne font pas les délicates : elles se nourrissent de ce qui leur tombe sous le rostre. Elles peuvent alors prendre jusqu’à 100 fois leur poids.
Ensuite, évidemment, la femelle pond, jusqu’à 2 000 œufs et c’est reparti pour un tour !
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Pour aspirer le sang de leurs victimes, les tiques fonctionnent un peu comme des pompes : elles injectent leur salive et aspirent et c’est à cet instant qu’elles peuvent transmettre la Borrelia.
10 à 15% des tiques que l’on risque de croiser dans les herbes hautes bretonnes sont porteuses de la Borrelia, mais seules 5 % des personnes piquées par une tique infestée déclareront la maladie. Alors pas de panique, mais prudence !
Quelques conseils
- Éviter de marcher dans les herbes et de s’enfoncer dans les sous-bois.
- Rester sur les chemins
- Se couvrir de vêtements longs et clairs (pour mieux y apercevoir les petites bêtes !), glisser son pantalon dans ses chaussettes
- Examiner soigneusement ses bras, ses jambes et tout son corps après chaque marche
Si jamais un petit insecte s’est planté et a commencé à se nourrir de votre sang, sachez qu’il faut 24 h pour qu’il transmette sa maladie.
Il faut donc précautionneusement le retirer, avec un tire-tique de préférence (sorte de petit pied de biche en plastique qui permet d’arracher l’animal) et nettoyer la plaie. Éviter l’éther et les recettes de grand-mère.
Si après quelques jours, un double anneau rouge apparaît à l’endroit de la piqûre, il faut aller chez le médecin qui vous prescrira des antibio… tiques !
(Avec Gilles Raoult)