"C'est un vieux bélier non castré, c'est pas bouffable", les vols de moutons, font le buzz mais deviennent plus rares qu'avant

La vidéo a buzzé sur le Net. Début septembre, un homme vole un mouton dans un parc de la ville de Rennes et s’en va avec l'animal sur le dos. Si les images sont impressionnantes, les vols d’animaux en écopâturage sont devenus rares. Les éleveurs ont changé drastiquement leurs pratiques il y a quelques années pour protéger leurs bêtes.

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L’homme marche tranquillement dans la rue avec un bélier sur le dos, comme s’il revenait de la supérette du coin avec ses courses. La vidéo de ce vol de mouton qui sort de l’ordinaire a fait le buzz sur les réseaux sociaux. L’animal venait d’être volé au parc du Landry, à Rennes.

700 moutons volés en 12 ans

"Là, c’est un vieux bélier de 8 ans, non castré, ce n’est pas bouffable !" La scène fait presque sourire  Mathieu Pires, le propriétaire de l'animal. Cet éleveur de la ferme de Milgoulle (35) en a vu d’autres. En 12 ans, on lui a volé plus de 700 moutons "et c’est sans compter les agneaux qui naissent dans les parcs et qui sont non bouclés." Mais si les vols étaient courants il y a quelques années, ils sont devenus marginaux.

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"Au début ça a été un sport. On a dû changer nos pratiques. Aujourd’hui, on met des animaux moins valables, de vieux animaux qui sont imbouffables." Les éleveurs spécialisés dans l’écopâturage se sont réorganisés. Ils ont adapté leurs pratiques face un phénomène qui était il y a 10 ans assez massif. "À l’époque, les gendarmes ne prenaient même pas les plaintes, se remémore l’éleveur. Pas d’effraction, pas de plainte."

"L’idée est aujourd’hui de ne pas donner envie aux voleurs"

Si les plaintes sont bien prises aujourd’hui, les éleveurs ont trouvé des solutions tout seul. "On a démarché, on a alerté la filière. On s’est aussi rapproché des gendarmes de montagne qui sont un peu plus spécialisés sur le sujet. Ils ont plus l’habitude des vols de bétails et il n’y avait pas d’effraction dans les alpages." Le phénomène a fini par être considéré.

"L’idée est aujourd’hui de ne pas donner envie aux voleurs. Notamment avec des gros béliers de 80 kilos. S’il y a un vol, il n’y en a généralement pas d’autres ! Ce sont des gens de passage qui piquent ça pour leur famille." Mais on l’a compris, le bélier âgé et non castré n’est pas très digeste.

"Avant, c’était organisé, explique l’éleveur. Quand il y avait de la demande de montons, il y avait plus de vols. Pendant les fêtes religieuses, les prix pour de la viande de mouton double. Donc les vols étaient concentrés autour de Noël, Pacques et les deux Aïd."

"Ce n'est plus un phénomène en Bretagne"

"Ce n’est pas un phénomène", tranche-t-on du côté de la gendarmerie. Des gendarmes pour le moins agacés par les titres de presse racoleurs qui font croire à un phénomène d’ampleur. "Il y a plus de vols au moment des fêtes mais il n’y a plus de gros phénomènes en Bretagne. Le gros des vols était il y a presque 10 ans. Aujourd’hui on parle d’une dizaine de vols par an."

Le grand Ouest dans son ensemble n’est pas tellement concerné. "Il y a des régions plus touchées, précise la gendarmerie. Dans l’Ouest, c’est le Centre val de Loire notamment."

"C'est compliqué de trouver le coupable"

La gendarmerie précise qu’à grande échelle, "quand il y a un trafic, des moyens adaptés sont mis en œuvre. Mais avec un vol comme ça, c’est une enquête locale et c’est compliqué de trouver le coupable. Un mec qui se promène en pleine rue avec un bélier sur l’épaule, c’est rare."

Notre éleveur de la ferme de Milgoulle installe chaque année près de 400 brebis et 150 chèvres et boucs dans les parcs d’Ille et Vilaine. Depuis quelques années, il fait aussi pâturer des vaches de race ancienne. Des Armoricaines qui ont bon appétit et qui sont plus compliquées à voler que des moutons !

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