Rennes Métropole passe la ville au scanner pour trouver des solutions afin d’accueillir plus de population sans toucher aux terres agricoles. La stratégie visée est la surélévation, augmenter deux ou trois étages l’existant plutôt que de raser et reconstruire.
“Il faut aller plus haut et augmenter le vertical pour faire plus de logements, de bureaux, de commerces” lance Marc Hervé. L’adjoint au maire en charge de l’urbanisme à Rennes est convaincu. La ville doit accueillir toujours plus de population tout en respectant la loi de protection des terres agricoles.
Deux à trois étages en plus
Rennes Métropole compte réussir cet ambitieux projet par des solutions de “recyclage urbain” et gagner 5.000 logements par an, dont 500 via les surélévations.
La surélévation consiste à ajouter des étages. C’est-à-dire effectuer des extensions sur des immeubles existants pour augmenter leur surface habitable. Par exemple, “on regarde la capacité à surélever des constructions entre deux immeubles” précise Laurence Besserve, vice-présidente à l’aménagement pour Rennes Métropole. “Nous cherchons les possibilités de rajouter un, deux ou trois étages sur du bâti existant”.
Comparer les extensions possibles et les PLU
Après Rennes, cette vaste étude de terrain va ensuite s’étendre aux communes voisines. La Métropole souhaite "pouvoir comparer les bâtiments ayant des potentialités surélevables par leurs données physiques, aux réglementations existantes” détaille Marc Hervé.
Sur ce type de construction, la capitale bretonne prend le train en marche. “Paris, Toulouse ou Bordeaux le font déjà” avance Fabien Marilley. Ce promoteur est persuadé que la surélévation est une solution d’avenir pour une ville comme Rennes. “Avec les lois en vigueur, nous devons préserver les espaces verts. Construire en hauteur offre des avantages. Sans verticaliser à outrance, construire sur de l’ancien permet d’utiliser moins de béton”. Raser et reconstruire c’est perdre du béton et en recouler alors que cette ressource est la deuxième la plus utilisée après l’eau.
Trouver du foncier à Rennes est devenu très compliqué.
Fabien Marilley, promoteur
Pour Fabien Marilley, la construction de nouveaux étages sur des immeubles est une option intéressante autant pour des écologiques que pratiques. “Trouver du foncier à Rennes est devenu très compliqué” souffle le promoteur.
Rennes dans 20 ou 30 ans ?
À quoi va ressembler Rennes dans vingt ou trente ans ? Des bâtiments plus hauts et un mariage respectueux entre moderne et ancien promet Rennes Métropole. Dans différents quartiers de la ville des collectifs de riverains militent pour annuler certains projets immobiliers, “pas du tout en adéquation avec la morphologie” du territoire.
L’agglomération travaille avec des architectes pour s’assurer d’une “vraie homogénéité architecturale”. Vincent Olivier fait partie des architectes en faveur de ce type de construction. “Il faut changer les mentalités et accepter que le bâtiment d’à côté soit plus haut pour accueillir plus de monde”.