Comme il n’y a pas de feu sans fumée, les particules fines qui s’échappent de nos cheminées participent à la pollution de l’air. Pourtant, lorsque l'on fait du feu, quelques précautions simples permettent de limiter ces émissions. Il vaut mieux pratiquer par exemple "l'allumage inversé. Explications.
En France, 7 millions de foyers sont équipés d'un chauffage au bois. Sur une région comme la Bretagne, c'est la moitié des maisons individuelles. Mais si l'on recense de plus en plus d’appareils à granulés, 8 fois plus qu’il y a 10 ans, la traditionnelle bûche reste majoritaire. Et c’est elle qui mérite d'être utilisée avec quelques précautions.
Le chauffage au bois à l’origine de la moitié des émissions de particules très fines
Si bien des facteurs comme le trafic routier, l'industrie, l'agriculture participent à la pollution de l'air, la part de responsabilité du chauffage est tout sauf négligeable.
En Bretagne, il est à l’origine de près de la moitié des émissions de PM2.5, ces très fines particules, dangereuses pour la santé, qui pénètrent profondément dans les voies respiratoires, et qui chaque année provoquent, selon Santé Publique France, les décès prématurés de près de 40 000 personnes en France.
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Si le bois n’est pas sec, 30 fois plus de particules
Pourtant, de simples précautions permettent de limiter considérablement cette pollution.
Pour sensibiliser les utilisateurs, la Dreal, la Maison de la consommation et de l’environnement, la Fédération professionnelle FIBOIS Bretagne, et l’association agréée Air Breizh ont monté dans le cadre du "Plan de Protection de l'Atmosphère de Rennes Métropole" un "Bûche Tour". Avec des animations sur les marchés qui permettent de donner des conseils très pratiques pour le grand public.
Pour limiter la pollution, "le premier impératif, c'est d'avoir du bois sec, explique Morgan Lebreton, animateur "bois énergie" chez Fibois Bretagne, A plus de 23% d’humidité, il peut émettre jusqu’à 30 fois plus de particules. Mieux vaut donc s'approvisionner chez un professionnel qui l'aura fait sécher deux ans".
Autre paramètre capital, le stockage. "Qui doit être aéré, couvert et ventilé. Avec pourquoi pas une palette en dessous, pour évacuer l’humidité, et en évitant une bâche au-dessus pour ne pas l’étouffer."
"L’allumage par le haut", 50% de particules en moins
Parmi les bonnes habitudes à prendre également, ce qu'on appelle "l’allumage inversé". "Neuf utilisateurs sur 10 allument leur feu par le bas. Parce qu’on leur a appris comme cela" fait remarquer Morgan Lebreton, animateur bois-énergie de Fibois Bretagne. "Mais ce n’est plus adapté, 80% des émissions sont liées à l’allumage. En allumant par le haut, on peut réduire les émissions de moitié" explique-t-il.
Il est donc conseillé de mettre d’abord les bûches, de disposer au-dessus du petit bois d’allumage en croisant les morceaux comme un jeu de Kapla, avant de placer un allume-feu écologique au centre de la pyramide, d'enflammer, et de refermer en laissant grandes ouvertes les entrées d’air de l’appareil.
Pour nous inciter à changer nos habitudes, iI existe des tutos sur Internet, comme ceux de Peter, l'homme qui "envoie du bois".
Pour limiter sa pollution, d'autres conseils figurent aussi sur les sites de France Bois Bûche ou de l'Ademe, comme s'équiper d’un poêle ou d’un insert performant – évidemment - qui permettent d’atteindre des rendements de combustion supérieurs à 85% (90% pour les équipements à granulés).
À proscrire, en revanche, les foyers ouverts, les cheminées traditionnelles, au rendement quasi nul de 10%. Et qui génèrent de émissions importantes de particules.