Nous sommes encore au coeur de l'été, et personne n'a vraiement envie de penser à l'automne ou à l'hiver ni au plaisir de se retrouver autour d'un bon feu. Et pourtant, si vous avez un poêle à pellets ou à granulés c'est peut-être le moment idéal pour reconstituer votre stock. En ce moment les prix sont compétitifs, notamment en Bretagne où la filière est bien organisée.
Michel profite de ses vacances d'été pour faire quelques travaux dans sa maison. Ce matin-là, il s'est rendu dans un magasin de bricolage près de Rennes pour acheter de la peinture, des rouleaux et du joint acrylique... En plus de ces quelques articles, il est finalement aussi reparti avec une palette de pellets, ce qui n'était pas vraiment prévu : " Il fallait que j'en achète. J'attendais le bon moment. Et là, à 6,90 euros le sac de 15kg, 460 euros la tonne, ça vaut le coup ! L'année dernière, j'ai payé 11 euros le sac ! En plus ils font la livraison !".
L'été, des pellets à prix coûtant
Et effectivement, après une très forte hausse l'an dernier, les prix ont largement baissé depuis le printemps. Même s'ils ont tendance à remonter un peu depuis la mi-juillet, on trouve encore par exemple autour de Rennes des sacs de pellets à 7,50 euros en moyenne. Certains magasins de bricolage, ou certaines grandes surfaces, proposent même des opérations "prix coûtant" pendant l'été avec des pellets vendus parfois à moins de 6,10 euros le sac, soit moins de 410 euros la tonne.
Nous ne sommes pas encore revenus aux 285 euros la tonne du printemps 2019, mais nous sommes bien en dessous des 640 euros la tonne de la fin 2022.
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Coup de frein sur la spéculation
Il faut dire que la filière se structure et que le jeu de l'offre et de la demande a eu raison de la spéculation qui s'était emparée de ce marché il y a quelques mois. Les projets d'usines lancées depuis 2018 ont maintenant vu le jour et la production s'est développée. Le risque de rupture de stock s'est éloigné. Et ce n'est pas terminé. En 2022, trois nouveaux sites ont permis de produire 270 000 tonnes de granulés supplémentaires. Ce sera encore le cas en 2023. Et ainsi de suite jusqu’en 2028 pour arriver à une production 4 millions de tonnes. Elle aura ainsi doublé en 7 ans.
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En février, Eric Vial le directeur de Propellet nous expliquait que le potentiel de développement de ce mode de chauffage est néanmoins encore immense. Il y a aujourd'hui en France 11 millions de foyers toujours chauffés à l’électricité et plus de 3 millions de chaudières fioul à remplacer. La filière continue donc de se structurer pour anticiper au mieux.
Et la Bretagne n'est pas en reste. On compte dans la région trois producteurs de granulés qui fournissent environ 6,5% de la production nationale : Celticoat à Rostrenen dans les Côtes-d’Armor, Deshyouest à Domagné en Ille-et-Vilaine, et Bretagne Pellets à Mauron dans le Morbihan. Et eux aussi se développent. On retrouve leurs produits dans de nombreux magasins de la région, ce qui est plus vertueux en termes de transport et de bilan carbone.
Pas de retour envisagé à des prix très bas
Malgré tout, pour l'expert, un retour à des prix très bas (3 ou 4 euros le sac de 15 kg) n'est pas envisageable, car les coûts de production ont largement augmenté.
Dans ce contexte, trouver des sacs au cœur de l'été entre 6,50 euros et 7,50 euros semble donc une bonne affaire. Peut-être est-ce le bon moment pour reconstituer son stock, avant que le jeu de l'offre et de la demande ne fasse probablement remonter les prix dans quelques semaines.
