Les lycéens en classe de première ne sont pas certains de pouvoir aller au bout des épreuves de contrôle continu du nouveau baccalauréat, dites E3C, qui débutent ce lundi 20 janvier. Plusieurs syndicats d'enseignants dénoncent en effet une réforme mal préparée et appellent au boycott.
La réforme du lycée, du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer ne passe pas, à l'heure où les enseignants doivent commencer à surveiller et corriger les épreuves de la première cession des nouvelles E3C, les épreuves communes de contrôle continu.
Rassemblés en fin de semaine dernière devant le Rectorat de Rennes, certains syndicats enseignants avaient annoncé des actions de grèves dans de nombreux lycées publics de l'Académie. Quelques établissements avaient connu une occupation symbolique de nuit.
Ce lundi matin, l'appel a été entendu. En Ille-et-Vilaine, professeurs et élèves ont formé une chaîne humaine devant le lycée René Cassin de Montfort-sur-Meu puis sont rentrés dans les classes. Selon un représentant du syndicat Snes-Fsu de l'établissement, les épreuves se déroulent dans des conditions particulières : "les élèves sont enfermés dans le self. Tous ne sont pas rentrés et aurait été menacé d'un zéro à l'épreuve. Leurs camarades de seconde et de terminale sont postés devant le self pour perturber l'épreuve . Les gendarmes sont présents. Des proviseurs d'autres établissements dont celui du lycée de Bruz et le Maire de Montfort-sur-Meu sont également sur place. Une délégation de parents d'élèves aurait demandé en vain d'être reçue pour protester."
Au lycée Victor et Hélène Bach de Rennes, certains élèves ont bloqué l'accès à l'établissement avec des poubelles dès 7h00, en présence d'enseignants en grève. La police a été appelée sur place pour intervenir. Finalement, les examens ont été annulés.
Pour Jean-Charles Fernandez, professeur d'anglais dans l'établissement, ce contrôle est injuste et inégalitaire : " prenons l'exemple des langues vivantes comme l'anglais que j'enseigne. La préparation à ce premier contrôle est variable d'une classe à l'autre (matière principale ou non) , d'un professeur à l'autre et aussi selon le profil des élèves. De fait , il est difficile d'arriver à un niveau homogène de connaissance, dès le mois de janvier, pour l'ensemble des candidats!"
Plainte et enquête administrative
De son côté, dans un communiqué, le recteur de l’académie de Rennes, Emmanuel Ethis, condamne ce blocage. Il déplore que l'action d'un collectif d’enseignants de l’établissement, soutenu par des militants extérieurs, ait nécessité le report des épreuves de contrôle continu prévues ce matin. Une plainte sera déposée par le chef d’établissement ce jour.
Le recteur apporte tout son soutien aux élèves - qui ont consacré beaucoup de temps à se préparer pour cette première série d'épreuves - et aux équipes éducatives du lycée afin que des suites soient données à ce grave incident. Une enquête administrative sera diligentée afin d’établir d’éventuels manquements professionnels et/ou déontologiques de la part de certains professeurs
Mouvement des enseignants également au Lycée Zola et au Lycée Descartes de Rennes.
Les épreuves ont également été annulées au Lycée Freyssinet de Saint-Brieuc.
Au lycée de Carhaix dans le Finistère et de Vitré en Ille-et-Vilaine, où les contrôles débutent demain, la situation pourrait être similiaire, selon Gwenaël Le Paih secrétaire général du SNES-FSU Bretagne.