"Ce décret touche à la sécurité des patients et à l’avenir de notre profession", les infirmiers de bloc opératoire inquiets pour leur spécialité

Ce 12 décembre, les étudiants et professionnels IBODE (Infirmiers de Bloc Opératoire Diplômés d’État), se sont rassemblés sur tout le territoire national et à l'échelle locale, devant le pôle de formation des professionnels de santé du CHU de Rennes. Ils protestent contre un décret qui, selon eux, dévalorise leur expertise et leur rôle crucial au sein des blocs opératoires.

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Cette grève fait suite à la parution du décret du 23 octobre 2024 qui remet en cause les exigences de formation indispensables à l’exercice de cette profession. "Celui-ci donnerait accès au bloc opératoire aux infirmiers diplômés d'Etat mais avec une formation réduite à quelques dizaines d'heures (40 heures maximum), alors que pour nous c'est une spécialisation de deux ans et 2800 heures de formation", expliquent Marc Delin et Cindy Brossault, délégués des étudiants IBODE du CHU de Rennes. Venus, de Lorient, Vannes, Dinan, Rennes, Saint-Malo, Avranches, Saint-Grégoire et Redon, ils étaient une soixantaine réunis ce jeudi devant l'école de Rennes pour protester contre ce décret. 

"Actes d'une particulière technicité"

Ils ont tenu à rappeler que l'infirmier de bloc opératoire endosse aussi "un rôle d'assistant chirurgical, avec des actes d'une particulière technicité. D'où la crainte d'une dégradation de la qualité du soin et de la sécurité du patient", ajoutent Marc Delin et Cindy Brossault. "À travers ce mouvement, nous réclamons le retrait de ce décret et la reconnaissance pleine et entière de la formation IBODE comme un pilier de la sécurité et de l’excellence chirurgicales en France".

Ce décret ignore les compétences spécifiques acquises au cours de nos deux années de formation spécialisée.

Marc Delin et Cindy Brossault

délégués des étudiant IBODE du CHU de Rennes

Selon les deux délégués, les revendications portent sur trois points essentiels : "que les établissements soient obligés de former en tant qu'IBODE les infirmiers diplômés d'Etat amenés à travailler dans les blocs opératoires ; que cette mesure soit limitée dans le temps, et qu'un quota minimum d'IBODE soit instauré dans les blocs", précisent-ils.  

"La sécurité et l'expertise"

La France compte aujourd'hui seulement 10 000 infirmiers de bloc opératoire diplômés d'Etat et 100 000 infirmiers diplômés d'Etat travaillant en bloc opératoire. "Nous, ce que nous voulons, c'est la sécurité et l'expertise au bloc. Dans notre formation, on nous apprend à gérer les risques. Ce décret touche directement à la sécurité des patients et à l’avenir de notre profession. Il dévalorise notre expertise et notre rôle crucial au sein des blocs opératoires. Il ignore les compétences spécifiques acquises au cours de nos deux années de formation spécialisée", concluent-ils.  

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