Communes bretonnes cherchent ange gardien : le grand retour des gardes champêtres

La notion de garde champêtre peut paraître un peu désuète, elle est pourtant bien toujours d’actualité. C’est même un métier très recherché en milieu rural, au point que certaines communes comme celle de Maen Roch, en Ile-et-Vilaine, n’arrive pas à recruter.

Il n'a ni képi ni tambour mais sur le marché de Louvigné-du-Désert (Ile-et-Vilaine) tout le monde connaît la tête du garde champêtre. Mais pour ses missions… C’est une autre histoire ! "Euh... Garde champêtre ? C’est la police du village, de notre village, après…" Tente un premier passant. « Moi, je ne sais pas, j’ai toujours entendu parler du garde champêtre à vélo qui passe pour vérifier partout", essaye une autre personne.

Cette image d’Epinal, qui n’est plus vraiment d’actualité, fait sourire Yohan Taburel, le garde champêtre de Louvigné. "On a encore l'image d'un homme qui interpellait les gens en jouant du tambour pour passer les informations ! Mais pas du tout ! On fait des fonctions de police."

Police de marché donc, mais aussi police de la circulation, du stationnement, de l’environnement. C'est ce dernier point qui a séduit Jean-Pierre Ogier, maire de Louvigné du désert au moment de remplacer le dernier policier municipal de la commune qui partait à la retraite.

"Il a des pouvoirs plus étendus dans le domaine de l’environnement notamment pour tout ce qui est dépôt sauvage d’ordures ménagères, entretien de rivière, de surveillance d’espace vert…" Ce policier rural, l'autre nom du  garde champêtre a des pouvoirs plus étendus qu’un policier municipal.

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Bras droit du maire

La commune fait 4000 hectares. "Il y a quand même pas mal de surveillance à faire, continu le maire. Ça peut être un médiateur dans les conflits de voisinage. Il peut aussi intervenir avant que cela ne prenne des proportions plus importantes. Notamment pour des histoires de poules, de chiens qui aboient, des choses comme ça qu’on trouve dans nos campagnes... Dans ce domaine-là, c’est un peu comme mon bras droit."

Dans le bourg comme en campagne, Yohan Taburel veille, parfois même, jusque dans les poubelles ! Les deux mains (gantées), il vide le contenu d'un sac laissé en pleine campagne :

 

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Un reportage de Valérie Chopin et Christophe Rousseau ©France 3 Bretagne

"Je cherche un signe, un papier pour savoir à qui appartiennent ces déchets", explique-t-il. Et attention au coupable s'il se fait attraper : "Sur l’aspect environnement je peux aller jusqu'à la verbalisation : constatation, enquête et verbalisation."

9 mois de recherches en vain

C’est pour tous ses champs d’action, qu’à quelques kilomètres de là, Maen Roch aussi aimerait bien embaucher un garde champêtre. La mairie cherche depuis novembre, en vain pour le moment.

"On va se retrouver en difficulté : en termes d'incivilité pour le stationnement et la circulation, se désespère Thomas Janvier, maire de Maen Roch. Mais aussi au niveau de l'application des normes environnementales ou du droit de l'urbanisme. On a des obligations au niveau de la commune qu'on ne peut pas assurer parce que pas d'agent assermenté."

Comme elle, une vingtaine de communes françaises cherchent à recruter des policiers ruraux mais les candidats manquent à l’appel. "On n’en forme pas assez, déplore Thierry Baudry, garde champêtre de val Couesnon et trésorier adjoint de la fédération nationale des gardes champêtres. Il n'y a pas beaucoup de candidats parce qu'il n'y a pas beaucoup de listes d'aptitudes parce qu'il n'y a pas beaucoup de concours. Et il n'y a que trois centres formation des gardes champêtres."

On compte aujourd’hui moins de 1.000 gardes champêtres à l’échelle nationale. Une vingtaine seulement en Bretagne.

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