Pour la Bretagne, c'est un if de 18 mètres de haut, âgé de 220 ans et situé dans le cimetière d'Antrain à Val-Couesnon, en Ille-et-Vilaine, qui a été retenu pour participer au concours organisé par le magazine Terre sauvage et l’ONF. Chaque région présente un arbre. Les votes pour élire l'arbre de l'année 2023 sont possible jusqu'au 18 décembre.
Il est majestueux, imposant, avec ses 17 mètres d'envergure et 18 mètres de haut. Presque aussi large que haut, il trône dans le cimetière d'Antrain. Cet if, vieux de quelque 220 ans, est un des arbres remarquables de la région de Fougères en Ille-et-Vilaine, "conférant au lieu une identité certaine et un caractère paisible plus affirmé," selon l'association Fougères environnement, auteure de l'inventaire des arbres.
Un seul arbre élu parmi les quatorze retenus
Noyer du Caucase, pour les Hauts-de-France, tilleul, pour Auvergne-Rhône-Alpes, hêtre pourpre, pour l'Ile-de-France, un chêne en Aquitaine, mais encore un figuier, un olivier, ou encore un tamaris, 14 arbres ont été sélectionnés pour porter les couleurs de leurs régions. Quatorze sur les 140 présentés cette année au concours Arbre de l’Année 2023. Un concours organisé depuis 2011, par le magazine Terre Sauvage et l’Office national des forêts (ONF) pour récompenser des arbres de France, pour leurs caractéristiques naturalistes, esthétiques, historiques, mais aussi pour le lien qui unit à cet arbre, les personnes ou les associations qui les défendent.
La Bretagne a remporté le concours en 2013 avec le chêne bonzaï du colombier de Kernaudour à Bégard (22).
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Entouré d'une topiaire en forme d'ogive
Pour ce qui est des ifs, comme celui d'Antrain, ils ont la particularité de produire des fleurs soit femelles, soit mâles, contrairement à la majorité des arbres. Celui d'Antrain est un sujet femelle qui donne de beaux arilles rouges, les fruits, seules parties comestibles et très appréciées des oiseaux. Ces arbres se prêtent très bien à la taille, comme il est facile de la constater un peu partout.
Ce qui est très particulier à Antrain, c'est que l'arbre en question, dont le tronc est très court, est entouré d'une topiaire (plante taillée) en forme d’ogive, "un écrin naturel en quelque sorte, ce qui est unique dans la région." Un arbre, dont le feuillage dense et persistant, abrite un grand nombre d'animaux, des oiseaux, des insectes, mais aussi de petits mammifères,
"Symbole d'éternité face aux mortels"
Cultivés depuis l'antiquité, les ifs ont été éloignés des lieux de vie et de passage du bétail, en particulier en raison de leur toxicité. C'est aussi pour cette raison qu'on les retrouve dans les parcs de châteaux et dans les cimetières, comme c'est le cas pour celui d'Antrain.
"Par sa longévité exceptionnelle et son feuillage persistant, l’if est un repère permanent dans le temps et dans l’espace, un symbole d’éternité face aux mortels. Ces arbres auprès des édifices religieux et qui ont vu plusieurs générations d’hommes sont quasiment devenus sacrés" précisent encore les organisateurs du concours.
L'arbre du cimetière d'Antrain abrite, sous son couvert, la tombe d'un ancien médecin de la commune. Un homme qui avait la réputation de pouvoir faire marcher les enfants en retard. Et aujourd'hui, des parents viendraient toujours se recueillir sur la tombe pour accélérer la marche de leur enfant.