Confinement : quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle,... ouvrez un livre !

Que l’on soit en télétravail, en disposition, ou en chômage partiel, ce confinement est une expérience inédite pour beaucoup d’entre nous. Entre angoisse et nécessité, il faut se creuser un peu la tête pour trouver une ou deux bonnes raisons de s’accommoder de cet isolement forcé.


Des images circulent ça et là : ces centre-villes déserts, ces rayons vides dans les supermarchés, ces contrôles de police pour faire respecter le confinement. Une nécessité, un devoir, une angoisse, une forme de panique… et beaucoup de vague-à-l’âme, même pour les plus endurants. Les durs-au-mal.

On croise un voisin, « ça va ? ». La moue est univoque, bah on fait aller, faut bien que ça aille. On vit une drôle d’époque. Non, ça va pas trop.

A commencer par ce damné VPN qui me refuse l’accès à la base de données de mon travail. Oh ça va s’arranger, il faut juste un peu de temps pour que ça se mette en place. Les collègues sont dans la boucle, ils parent au plus pressé, la hot line est plus chaude que jamais. Les responsables informatiques de beaucoup d'entreprises, partout en France, travaillent à mettre le télétravail en ordre de marche. "Hashtag #télétravail", paradigme d’une époque virtuelle globalisée, ponctuée du bémol d’un mot-dièse émergeant : #droitderetrait. Bécarre. Balle au centre.

Ici, l’application WhatsApp tourne à plein régime, les notifications s’enchaînent. L’un prépare un article sur la pêche, un autre sur la situation dans les aéroports, dans les gares, sur ces maires élus au premier tour, ces veinards. Et ça tourne, ça continue de tourner, « quoi qu’il en coûte » comme dirait l’autre.
 

« Télétravail, famille, pâtes, riz »


Les « memes » essaiment sur les réseaux sociaux. Le génie français est à l’œuvre, le dérisoire fait front commun, pour rigoler un peu, quand même, quoi qu’il en coûte (bis repetita placent). L’absurde fait loi, et ça fait du bien. On rit du confinement, un peu jaune, mais ça détend.
 

Quelques blagues... et puis, malheur à l'ingénu qui clame sa jeunesse, voudrait bien aller boire une bière avec ses potes. « désolé de vivre hein ! ». Le fou. Haro sur le baudet. 120 commentaires, et les smileys colériques pour faire bonne figure. Réseau, et distanciation sociale.

Quand tout à coup, junior sort de sa chambre…
 

 « Papa ! Toutatice ça marche pas !… »


C’est l’urgence du rien, le retard à l’allumage d’une nouvelle ère numérique, le confinement du désir de faire, d’avancer,… Bon… Au moins, il fait beau, non ?

Tout le monde tâtonne un peu sur ce fichu télétravail, les profs aussi. Mais ils s’organisent vaille que vaille. Ce voisin enseignant bosse pour ses collègues, il les aide à mettre en place des visio-conférences, via Moodle. D’autres vont noyauter des sites de jeux vidéo en ligne, comme Monsieur Dimanche sur Twitch, pour un cours de terminale S sur les nombres complexes, au milieu des gamers sur CounterForce StrikeBack Fortnite IV. C'est que là, y’a du réseau, au moins ça tourne. Les profs, ces geeks qui s’ignorent.
 


Interlude : Véronique Sanson fredonne « sa drôle de vie » à la radio.  "Même si je sais que tu mènes la vie que tu aimes, au fond de moi, me donne tous ses emblèmes, me touche quand même, du bout de ses doigts…" Du moment qu’on s’asperge de gel hydo-alcolique après, je ne vois pas de problème.
 

Libre de droit


Librairies et bibliothèques sont fermées, la plaie. On a bien fait un peu de stock de bouquins d’avance, entre deux rouleaux de papier-toilette, mais quand même, ça s’épuise vite.  Plusieurs sites offrent la possibilité de télécharger des livres libres de droit, tombés dans le domaine public. Ma préférence va à Lirenligne.net, un site très complet avec des catégories jeunesse, auteurs célèbres, ou auteurs à découvrir. Ils sont téléchargeables au format PDF. Le site renvoie également vers des livres audio, libres de droit, qu’on peut écouter sur Youtube, comme à cette adresse : lecteur à domicile. Tout à l’heure j’écoutais Bel Ami de Guy de Maupassant, c’est captivant en fait. Mais bon, on peut préférer Dostoievski, ou Proust, pour passer le temps.
 

La musique en ligne


« Oui mais faut payer, ou alors c’est des pubs tous les trois morceaux ». Et bien non en fait. Quand on parle de streaming, ou de musique en ligne, on pense souvent aux poids lourds du secteur, les américains Spotify ou Apple Music, ou le français Deezer, qui sont effectivement des sites payants. Il existe d’autres alternatives, comme par exemple la plateforme Soundsgood. Le site agglomère des milliers de playlists, préparées par des radios, périphériques ou indépendantes, des programmateurs de festival, des labels, ou tout simplement des fans de tel ou tel genre musical, des nouveautés, des découvertes, des classiques, des pépites obscures. C’est très varié, il y en a pour tous les goûts, et c’est gratuit, sans publicité, sans même devoir s’abonner.

Dans le même genre, essayez également Mixcloud , une plateforme où des DJs du monde entier mettent leurs sets en ligne, du plus calme, au plus énervé.
 

Les films


Un autre site intéressant : openculture.com. Le site est en anglais, mais il est possible de traduire la page en français. Et puis on avait dit qu’on allait se creuser un peu la tête, un peu d’anglais ça ne fait pas de mal. Plus de mille films sont en accès libre, dont des classiques du muet, pour les anglophobes purs et durs. Là aussi on trouve des cours, des conférences. Bon, sinon, il y a Canal+ en accès libre, mais ça vous le savez déjà.

Et enfin, si vraiment le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, il est toujours possible de passer un coup de fil à de vieux amis, à la famille, les contacter par messagerie, tchat ou autre, prendre de leurs nouvelles, voir comment ça va, partager un peu de l’angoisse qui nous étreint. 
 



Allez on se quitte sur du Sun Tzu, l'art de la guerre, "du plein et du vide". C'est pas long 11 minutes et quelques, et c'est instructif.
 
 
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