Enterrés ou aériens, les récupérateurs d’eau fleurissent dans les jardins des particuliers. Si la plupart des ménages qui s’équipent de ces grosses bassines le font par vocation environnementale, les communes imposent de plus en plus de prendre en compte la gestion de cette ressource vitale, l’eau.
Une forte prise de conscience sur la fragilité de la ressource en eau est constatée par les experts de la gestion de l'eau. De plus en plus de particuliers installent des récupérateurs d’eau de pluie, taille XXL, sur leur terrain. L'objectif ? Collecter une partie des eaux ruisselant depuis les gouttières afin d'éviter de consommer de l'eau potable pour leur jardin ou leurs toilettes. Une vocation pour beaucoup, une obligation pour d'autres.
Les plans d'urbanisme des communes imposent des règles dans la récupération de l'eau de pluie pour les nouvelles constructions. Le récupérateur d'eau fait partie des solutions proposées.
Pour l'environnement plus que pour le portefeuille
"Les épisodes de sécheresse avec restriction de l’usage de l’eau ont été des accélérateurs pour un grand nombre de clients" analyse Corentin Operti, responsable de ventes en collecteur d'eau, en Ille-et-Vilaine.
“Il y a un intérêt fort, de plus en plus de particuliers s'intéressent aux dispositifs pour collecter de l’eau et en disposer pour leur jardin ou leur habitation”. Ce chargé du développement pour une société qui installe des récupérateurs d’eau accompagne et conseille ses futurs clients.
“C’est toujours par conviction que des personnes souhaitent installer un récupérateur d’eau de pluie ou un système de gestion de l’eau dans leur domicile” indique Corentin Operti. Car au prix de l’eau potable, ces installations mettent du temps avant de devenir rentables. “Ce sont des décisions à vocation environnementale qui poussent mes clients à enterrer une cuve de 2000 à 10.000 litres dans leur jardin”.
Collecter l'eau l'hiver pour l'utiliser l'été
Sur la commune de Saint-Grégoire (Ille-et-VIlaine), Bastien termine l’installation de la pompe de sa cuve de 5000 litres enterrée sous sa pelouse. “Nous allons enfin pouvoir arrêter d’utiliser de l’eau potable pour le petit potager et les arbres fruitiers du jardin” sourit le jeune quadra. Ce projet de récupération d’eau, Bastien et sa compagne l’ont dessiné au moment de la rénovation de leur logement. Le couple se laisse du temps avant de rendre possible l’usage des eaux de pluie collectée pour leurs WC et machine à laver.
“L’installation d’un gestionnaire d‘eau est un vrai budget” confirme Corentin Operti de la société Rainéa. “De nombreuses personnes se renseignent et peuvent difficilement aller au bout de leur projet. C’est toujours plus facile quand ces installations enterrées se font lors d’une construction ou d’une grosse rénovation”.
Une obligation pour les bâtiments neufs
Le marché se développe. “Des villes comme Rennes, Nantes, Brest, ou des petites communes imposent aux nouvelles constructions, la récupération d’un niveau d’eau de pluie qui varie selon leur PLU” annonce Cédric Fontaine, ingénieur en environnement à Rennes.
Pour cet expert “la gestion de l’eau au niveau des parcelles individuelles permet de réduire le stress sur les cours d’eau”. Car avec l’imperméabilisation des sols, les rivières sont soumises à de plus en plus de risques d’inondation.
Selon Cédric Fontaine, il n’existe pas de solution unique pour la gestion de l’eau “le mieux est de faire un mix, comme pour l’énergie, et de garder les solutions qui se rapprochent le plus de l’environnement. On ne choisit pas la même solution au cœur d’une grande ville qu’à la campagne”.
L’objectif est, autant pour les particuliers que pour les villes, d’économiser l’eau l’hiver pour l’avoir facilement en été.
Le coût des installations
Le budget pour une installation enterrée avec une pompe simple pour alimenter en eau son jardin se situe entre 4.000 et 5.000 euros. Avec un raccord en eau pour les WC et la machine à laver, le coût monte autour des 10.000 euros.