A l'image de nombreux secteurs économiques, le cinéma est à l'arrêt. Plus de tournages depuis six semaines. Comédiens et techniciens se retrouvent au chômage et ne savent pas quand ils pourront de nouveau travailler. La filière bretonne sait que les années à venir seront très difficiles.
 


Deux tournages en fiction longue étaient en cours dans la région à l'annonce du confinement. Ils sont à l'arrêt depuis le 17 mars. "Il s'agit d'un téléfilm pour France 3 et d'une série pour TF1, détaille Delphine Jouan, coordinatrice générale du bureau de l'Accueil des tournages en Bretagne. Il restait une semaine de tournage à boucler pour le téléfilm sur les quatre prévues et la moitié de la série n'avait pas encore été mise en boîte"

Outre ces deux chantiers interrompus et qui reprendront dès que possible, une douzaine de projets auraient pu être tournés en Bretagne d'ici à l'automne. Certains n'auraient peut-être pas abouti, même sans la crise sanitaire, mais d'autres étaient quasiment confirmés. Ils sont reportés sine die.
 

Des intermittents en sursis ?


"On ne tourne plus, on ne produit plus. Personne ne signe de contrat car personne ne se positionne. Tout est gelé".  Franck Vialle est le directeur de Films en Bretagne qui regroupe les professionnels du cinéma et de l'audiovisuel implantés dans la région, de l’écriture à la diffusion. L'association sonde actuellement ses 280 adhérents (dont 25 sociétés de production) pour connaître et faire remonter les problèmes de chacun.

"Les grosses difficultés vont intervenir vers la fin de l'année, craint Franck Vialle, notamment pour les artistes et techniciens intermittents du spectacle". Depuis le début du confinement, la plupart ne travaillent plus. Certains auront du mal à réaliser le nombre d'heures nécessaires pour renouveler leur statut. Ceux qui étaient embauchés au moment du confinement bénéficient des mesures de chômage partiel.
 

Manque à gagner colossal


Franck Vialle redoute deux à trois années compliquées. "Les films ne sortent pas. Les cinémas seront sans doute parmi les derniers lieux autorisés à rouvrir, à l'occasion du déconfinement. Et même quand cela sera permis, une partie des spectateurs, échaudés par la circulation du virus, risquent de ne pas se ruer en salle. Or pas de billets vendus, pas de recettes !".

Les entrées sont pourtant un poumon essentiel du cinéma. Sur une place achetée, environ le tiers revient au Centre national de la cinématographie et de l'image animée (CNC) qui subventionne films et documentaires. Le manque à gagner n'est pas connu, mais il s'annonce colossal.
 

"Un secteur à préserver"


La filière pourra compter sur le soutien de la région Bretagne qui a débloqué un fonds d'urgence de cinq millions d'euros. "Et dès le 10 mars, une semaine avant le début du confinement, l'exécutif régional, rejoint par d'autres collectivités (départements, villes...) annonçait le maintien des subventions accordées, que les événements aient lieu ou soient annulés".

Films en Bretagne sait bien que le cinéma ne sera pas une activité reconnue prioritaire parmi les nombreux pans de l'économie touchés par la crise du Covid-19. "Mais nous devrons militer intelligemment pour défendre un secteur à préserver".  Le credo de Franck Vialle : "La culture est la condition d'accès à la démocratie".

 
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