Covid-19. 33 soignants positifs au CHU à Rennes, l'efficacité des masques utilisés interroge les syndicats

33 soignants ont été testés positifs à la Covid-19 en deux semaines, dans le service de pneumologie du CHU de Rennes. Les syndicats questionnent l'efficacité des masques utilisés, dont la morphologie serait inadaptée et du coup non protectrice.  

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33 soignants testés positifs au coronavirus, 25 patients également, dans le service de pneumologie du CHU de Rennes, c'est une première selon les syndicats Sud et CGT de l'hôpital. "On n'avait jamais eu autant de monde contaminé en même temps" explique Yves Morice, secrétaire de Sud. 


La protection des masques questionne les soignants


Dans ce service et dans tout l'hôpital, le personnel utilise des masques KN95, d'importation chinoise, ressemblant à des masques FFP2. Problème, selon les syndicats : ces masques ne rempliraient pas leur fonction protectrice. "Nous avons eu des remontées sur leur morphologie, ce n'est pas adapté au visage des gens, pour certains ça baille alors que ça doit être étanche" dit Yves Morice.

Après avoir pris connaissance de ce nombre de cas exceptionnel, les syndicats ont convoqué un CHS-CT extraordinaire et demandé la reconnaissance en accident de travail de leurs collègues touchés par le coronavirus. 

Les syndicats réclament l'expertise de ces masques, pour savoir s'il s'agit d'un lot défaillant ou bien un défaut structurel.


Des masques retirés et remplacés


Ce mardi 8 décembre, le CHU de Rennes a tenu une conférence de presse en présence de l'infectiologue Matthieu Revest, de Dominique Perron, directrice des soins ainsi que de Pierre-Yves Donnio, responsable de l'unité d'hygiène hospitalière. 

Le cluster est bien confirmé, le plus important effectivement dans l'hôpital, depuis de le début de l'épidémie. Depuis deux semaines, le service de pneumologie n'accueille plus de nouveaux patients afin de pouvoir isoler ceux déjà présents dans des chambres, seuls.

Le personnel malade en arrêt a été remplacé, indique Pierre-Yves Donnio. Dès la découverte des cas, un dépistage généralisé a eu lieu sur l'ensemble du service (celui-ci compte 70 membres du personnel et une trentaine de patients environ). Ce dépistage a été renouvelé, sept jours après. S'il s'avère concluant, le service rouvrira demain mercredi. Une enquête est menée en interne, par l'unité d'hygiène et la médecine du travail pour tenter d'identifier les causes de ce cluster. 

"Les masques dont il est question proviennent d'une dotation de l'Etat", répond Pierre-Yves Donnio et de rappeler qu'au mois de mars, faute de stocks de masques FFP2 disponibles, les gouvernements européens avaient fait appel aux industriels chinois. "La norme chinoise implique deux types de masques, médical et non médical. Les autorités ont estimé que la norme chinoise était équivalente à la norme européenne et a autorisé leur utilisation. Ces masques ont été envoyés à tous les établissements de santé du territoire. Ils étaient utilisés dès le départ."

"A notre connaissance, il n'y pas de corrélation entre leur utilisation et l'apparition de clusters. Il a cependant été convenu de remplacer ces masques par les FFP2 européens depuis fin octobre car le marché a rouvert."
Le CHU a commandé 90.000 masques FFP2. Néanmoins, les masques KN95 ne sont pas détruits. "Quand il y a une alerte, on réfléchit. Toutes les hypothèses sont évaluées. On les a retirés par précaution" tient à préciser Matthieu Revest. 

Le CHU n'est pas en mesure d'expertiser les masques. "Il ne revient pas aux établissements d'évaluer leur qualité. Nous avons fait une remontée à l'Agence régionale de santé qui fera remonter au niveau ministériel." 


 
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