Lundi 2 novembre jour de rentrée, les professeurs du collège Rosa Parks ont exercé leur droit de retrait, considérant que leur santé et celle des élèves étaient en danger, le protocole sanitaire n'étant pas respecté. Ce 3 novembre, ils rencontraient la direction de l’académie.
"Notre situation de travail présente un danger de santé immédiat pour la santé de l’ensemble des usagers de l’établissement ". C'est avec une lettre commençant par ces mots que la cinquantaine d’enseignants du collège Rosa Parks, à Rennes, syndiqués ou non, ont fait valoir leur droit de retrait ce lundi 2 novembre. Une lettre adressée au directeur académique Christian Willhem.
Désinfection pas systématique
Ces professeurs, dont au moins un est tombé malade juste avant les vacances après avoir été contaminé dans le collège, mettent en avant deux problèmes.
Modalités pratiques pour la rentrée du 2 novembre dans les écoles, collèges et lycées de l’académie de Rennes :
— Académie de Rennes (@acrennes) October 31, 2020
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Ils pointent tout d'abord du doigt la désinfection des lieux. Selon les enseignants, elle était déjà insuffisante avant le renforcement du protocole sanitaire. Aujourd’hui, c’est pire. "Cette désinfection devrait être assurée à la hauteur de la gravité de l’épidémie. Deux agents sont d’ailleurs actuellement absents et ne sont pas remplacés. Aujourd’hui, ce sont les responsables eux-mêmes qui viennent désinfecter le matériel entre les cours !" protestent-ils.
Manque de salles de classe et trop de brassage
Ils déplorent ensuite un manque de distanciation et de limitation du brassage. "La configuration actuelle de l’établissement ne permet pas de mettre en œuvre le protocole renforcé, précisent les professeurs. Il n’y pas assez de classes. Les cours qui nécessitent un local ou du matériel particulier ne peuvent pas être dispensés, ajoutent-ils. En fait, les élèves continuent de changer de classe, alors que ça devrait être le professeur. Il n’y a pas assez de salles."
Vers un retour aux demi-classes ?
Ces professeurs insistent sur le fait qu’il veulent travailler, mais dans des conditions minimales de sécurité sanitaire. Pour eux, une solution serait de revenir à l’accueil par demi-journée de demi-classes. "C’est ce qui était appliqué lors de la phase de déconfinement du 11 mai 2020, et ça correspond à la singularité de notre établissement," considèrent les enseignants de ce collège situé dans le quartier populaire de Villejean à Rennes.
Une réunion avec le directeur académique
Dans ce collège, les cas de contamination augmentent à grande vitesse. Des classes avaient déjà fermé temporairement depuis la rentrée de septembre. Les professeurs veulent à tout prix éviter une fermeture pure et simple de l’établissement dans les semaines qui viennent. "Ce serait dangereux pour nous et pour eux.(...). Cela déboucherait sur un enseignement à distance complètement inadapté à notre public".
Ce matin du 3 novembre, les élève externes ont été libérés à 11 heures. Les enseignants étaient en réunion, avec la direction de l’établissement. Cet après-midi, ils ont rencontré le directeur académique Christian Willhem.
Une rencontre en demi-teinte
L’inspection académique a validé leur droit de retrait de lundi, le considérant comme "légitime".
Leur demande de reprendre en demi-groupe a été refusée, l'académie mettant en avant la directive ministérielle, à savoir l’école pour tous tout le temps. Elle invoque aussi un meilleur tracing des élèves touchés par la Covid-19.
La direction de l'établissement a validé une réorganisation des classes en attitrant une salle à chaque groupe d'élèves.
L'équipe enseignante annonce reprendre les cours ce mercredi mais attends de voir l'évolution de la situation alors que des lycéens ont entamé des mouvements de protestation.