COVID. "La Bretagne pas vraiment touchée par le nouveau variant", selon l'infectiologue Pierre Tattevin

Alors qu'on observe une légère augmentation des cas de Covid dans plusieurs régions françaises, la Bretagne ne semble pas particulièrement touchée pour le moment par le nouveau variant "Eris".

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Le Covid-19 ferait-il son retour ? Ce n'est pas tout à fait le cas en Bretagne qui semble pour le moment assez épargnée par le nouveau variant "Eris".

Selon le Pr Pierre Tattevin, infectiologue et chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes : "Des régions fortement touristiques du sud de la France ont effectivement signalé une augmentation modérée du nombre de cas, mais la Bretagne ne fait pas vraiment partie de ces régions pour l'instant. Depuis deux semaines malgré tout, il y a un peu plus de consultations pour des suspicions de Covid et un peu plus de diagnostics, mais rien d'alarmant du tout", précise-t-il.

Si on imagine que les rassemblements familiaux ou culturels en sont la cause, la Bretagne qui accueille pourtant un grand nombre de festivals, ne semble pas touchée pour autant. 

Une très légère hausse des indicateurs

Selon l'ARS (Agence régionale de santé) Bretagne, il n'y a eu aucun nouveau cas de déclaré depuis le 24 juillet 2023 dans les services de réanimation des hôpitaux de la région. Depuis le début de l'année, ce sont 25 cas qui ont été rapportés par les services de réanimation. Les suspicions de Covid-19 représentent moins de 1 % de l'activité des urgences.

Lors de la semaine du 7 au 13 août 2023, "le taux d'incidence était en légère hausse, mais restait à un niveau faible". Au niveau régional, alors qu'il était de 8,5 cas pour 100 000 habitants lors de la semaine du 31 juillet au 6 août, il était passé à 14,5 cas pour 100 000 habitants. 

L'ARS tient à préciser que "ces chiffres ne concernent que les cas PCR confirmés biologiquement en laboratoire et non la situation réelle" (les autotests très répandus ne sont pas pris en compte).

Rappelons que ces chiffres n'ont rien à voir en intensité avec les situations de pic que l'on a connues dans les années de pandémie avec, par exemple, des taux d'incidence qui tournaient autour des 3500 cas pour 100 000 habitants fin janvier 2022.

Nouveau variant avec plus de mutations 

Pour l'instant, les infections Covid liées au variant "Eris" se présentent avec les symptômes habituels du virus : rhume, mal de gorge, fatigue, maux de tête... 

Ce qui inquiète un peu l'OMS, c'est que ce nouveau variant a un peu plus de mutations que les autres sur la fameuse protéine Spike par laquelle le virus pénètre dans l'organisme.

Pr Pierre Tattevin

Infectiologue au CHU de Rennes

Une chose est sûre, "le virus est surveillé de très près", selon l'infectiologue du CHU de Rennes : "Ce qui inquiète un peu l'OMS, qui a fait une publication la semaine dernière à ce sujet, c'est que ce nouveau variant a un peu plus de mutations que les autres sur la fameuse protéine Spike, qui est importante puisque c'est celle qu'utilise le virus pour pénétrer dans nos cellules et faire des dégâts. Donc ce nouveau variant est surveillé à cause de ses mutations, mais pour l'instant, il n'y a aucun signal qui suggère qu'il donne des maladies plus graves", rassure-t-il.

Remettre le masque si besoin 

Aucune sur-activité à l'hôpital pour le moment, mais le médecin conseille de rester vigilant et de reprendre quelques bonnes habitudes, si besoin : "Quand on a des symptômes qui peuvent faire penser qu'on a le virus, il faut remettre le masque. Si on est fragile, qu'on a plus de 65 ans ou un système immunitaire affaibli, il faut aussi remettre le masque quand on est dans des atmosphères confinées", conclut Pierre Tattevin.

La vaccination est-elle efficace ?

Concernant la vaccination, toute la question est de savoir si le vaccin va fonctionner sur le nouveau variant. Des tests sont en train d'être faits avant le début de la campagne à la mi-octobre. Pour l'instant, l'idée étant de ne vacciner que les personnes les plus fragiles. 

La chaleur fait relâcher la vigilance

Dans une officine rennaise, Florian Duval, pharmacien, confirme que "sur les quinze derniers jours, il y a eu une franche augmentation du nombre de tests Covid, pas de l'ampleur des chiffres de l'an dernier à la même époque, mais la plupart des gens qui viennent se tester sont positifs au coronavirus. On comptabilise plus de 200 tests positifs depuis le début du mois d'août, contre 34 en juillet. Il faut reconnaître que là, les fortes chaleurs incitent à relâcher la vigilance", concède-t-il.

Les pharmacies se tiennent prêtes 

Les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes sont désormais habilités à prescrire et administrer les vaccins. Une nouveauté qui est censée faciliter le parcours vaccinal des Français et donc améliorer la couverture vaccinale de la population.

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