Défense collective, un groupe d’extrême gauche rennais, dissout par le Conseil des ministres

Le Conseil des ministres a prononcé la dissolution du groupe d’extrême gauche Défense collective, ce 3 avril 2024. La préfecture d’Ille-et-Vilaine a, de son côté, interdit une manifestation de soutien prévue ce mercredi soir, à Rennes.

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Ce n'est pas une surprise : le ministre de l'Intérieur en parle depuis des mois. Dès février 2023, Gérald Darmanin avait indiqué "examiner les agissements" de Défense collective dit 'DefCo', un mouvement qu'il considérait antifasciste, en vue de sa dissolution.

C'est donc maintenant chose faite. Ce mercredi 3 avril 2024, le groupe d'extrême gauche a été dissout par le Conseil des ministres. Concrètement, cela signifie que le groupe ne possède pas le statut d’association. Il n’a donc pas de véritable existence juridique.

À LIRE :
Société. Qu'est-ce que Défense Collective, le groupement rennais que Gérald Darmanin envisage de dissoudre

"DefCo", une "legal team" contre les violences policières ?

"DefCo", aussi prénommé "DC", est apparu à Rennes en 2016, à l'époque où les manifestations contre la loi Travail s'enchaînaient dans la capitale bretonne.

Sur les réseaux sociaux, "Défense Collective" propose entre autres des caisses de soutien aux personnes inculpées. Il s'agit en fait d'une "legal team", c’est-à-dire un groupe de soutien juridique contre la répression d’évènements militants.
Il en existe dans de nombreux pays. D'ailleurs,
le collectif DC est également présent dans plusieurs villes de France, comme Paris, Marseille, Toulouse.

Sur son site, le groupe se définissait jusqu'alors comme une organisation politique qui "a pour but de soutenir les personnes confrontées à la répression policière et judiciaire, mais aussi d’agir en amont par son action dans la rue et par l’expérience tirée de la répression".

"DefCo" affirme prodiguer des conseils juridiques aux manifestants et informe sur les droits de ces derniers, notamment en cas d’interpellation et de garde à vue.

Le groupuscule était dans le viseur du ministre de l'Intérieur depuis plus d'un an. Interpellé en mars 2023 par un député RN sur "l’impunité des mouvements antifas", Gérald Darmanin avait cité Défense collective comme étant, selon lui, à l’origine de troubles qui se sont produits en marge d'une réunion organisée par Jordan Bardella à Bruz, près de Rennes, le 25 septembre 2022.

Le 12 février dernier, Gérald Darmanin, de passage en Bretagne, avait confirmé qu’une procédure de dissolution était lancée contre ce groupe "extrêmement dangereux", selon lui.

Manifestation "sauvage" interdite


Le bruit de sa dissolution courant depuis quelques jours, notamment sur les réseaux sociaux, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a pris les devants et un arrêté interdisant tout rassemblement ce mercredi 3 avril à Rennes.
 
La préfecture explique que le groupe Défense collective a appelé à un rassemblement pour protester contre cette dissolution, à 18 h place Sainte-Anne. Craignant un "cortège sauvage d’environ 300 personnes qui pourraient tenter de partir en déambulation dans les rues de l’hyper centre", le préfet d'Ille-et-Vilaine a décidé d'interdire la manifestation non déclarée, ainsi que le port et le transport d'armes.

"Les individus radicaux de l’ultra gauche sont susceptibles de profiter de leur participation à de tels rassemblements pour commettre des dégradations de biens publics et privés et des violences à l’encontre des forces de l’ordre" indique-t-il dans un communiqué, lequel précise encore que des renforts de forces mobiles ont donc été demandés par la préfecture.


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