Depuis que la guerre sévit en Ukraine, le quotidien d'une carrosserie industrielle de Tinténiac, près de Rennes, a changé. Autour d'Oleg, l'un des leurs, les 14 salariés de l'entreprise font bloc pour qu'il garde le moral. Ils vont participer à une collecte de dons d'urgence et faire partir des camions sur place.
Oleg n'a pas déserté son poste de travail au sein de la carrosserie qui l'emploie en Bretagne. Pourtant, sans relâche, il s'inquiète pour sa famille et ses amis ukrainiens. Originaire de Kiev, quand l'offensive russe a débuté, il ne pensait pas que la capitale serait touchée. Aujourd'hui, il assiste impuissant aux bombardements dont les échos lui parviennent et reçoit des nouvelles alarmantes de ses proches restés au pays.
Le premier jour du conflit, je n'arrivais pas à travailler. Je n'avais pas le moral mais je préfère venir à l'entreprise. Je pense moins. Aucun de mes proches ne veut quitter le territoire. Ils veulent défendre leur pays.
Oleg Ponomarenko
Oleg ne parle pas français. C'est son camarade de travail, un Géorgien, Paata, qui fait la traduction. Lui, comme Alan et les autres font tout pour l'aider psychologiquement.
"On aimerait faire quelque chose pour lui. On a mal au cœur de le voir comme ça, on va se mobiliser" explique Alan. Le patron de la société n'est pas en reste. Hervé Bohuon tente de faire ce qu'il peut.
Ici, c'est une famille. On fait face quand il y a des difficultés. Pour Oleg, même si ce n'est pas grand chose, on commence à mettre en place des collectes de dons. Nos entrepôts sont grands. J'ai libéré de la place. On va faire des navettes dans toute la Bretagne dans des points de ramassage et on va faire partir au plus vite un camion.
Hervé Bohuon
La générosité et la solidarité sont déjà à l'œuvre. Via l'Union des Ukrainiens en Bretagne, la liste des produits d'urgence a été diffusée. Le matériel médical, logistique, électrique, mais aussi des vêtements, des lits de camp, des sacs de couchage et des couvertures, des vêtements sont les bienvenus. Les produits alimentaires non périssables sont aussi attendus. Un premier camion doit d'ailleurs partir ce mercredi de la région pour tenter d'atteindre l'Ukraine.