Double meurtre de Maurepas. Les parents d’élèves dénoncent la violence et l’insécurité dans le quartier

Une cinquantaine de parents d'élève de l'école Trégain, dans le quartier Maurepas à Rennes, ont manifesté leur angoisse et leur colère devant l'établissement ce mardi 4 avril au matin. Ils protestent contre la violence et l'insécurité continuelles que subissent les enfants du quartier, mises en lumière par la fusillade du mardi 28 avril, qui a fait 2 morts place du Gros Chêne.

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Emotion et colère ce matin, devant l’école Trégain, dans le quartier Maurepas à Rennes. Les parents d’élève ont bruyamment manifesté leur ras-le-bol devant l’établissement pour dénoncer la violence qui gangrène l’école.

Le mardi 4 avril, une fusillade en pleine rue a coûté la vie à deux personnes. Pour les parents d’élève, ce terrible événement est un reflet de la violence dans le quartier.

L’école n’échappe pas, loin s’en faut, au sentiment d’insécurité.

 Il y a une quinzaine de jours, la direction de l’école et celle du périscolaire ont expliqué aux parents ce qu’il passait dans l’établissement, nous ont raconté leur quotidien. C’est très violent, il y a des coups, y compris sur les enseignants, des bagarres, c’est arrivé plusieurs fois que le directeur de l’école doive appeler le SAMU pour prendre en charge les enfants.

Claire, parent d’élève

Une violence qui vient aussi de l’extérieur de l’école

Parfois, la violence monte même d’un cran, quand elle vient de l’extérieur.

"Il y a eu des intrusions dans l’école, déplore Patricia, autre parent d’élève. Une course-poursuite avec la police et un dealer qui a franchi les grillages alors que nos enfants étaient en classe. Il peut se passer quoique ce soit, une balle perdue…. J’ai pas envie qu’on m’appelle et qu’on me dise que mon enfant a pris une balle parce que l’école n’est pas assez protégée, parce que le quartier est difficile".

Une fois, un homme s’est introduit par la fenêtre dans la cantine. Il était 14 heures, le service était terminé. Que se serait-il passé sinon ?

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"Fin janvier, il y a des parents qui se sont battus devant la porte de l’école, poursuit Claire. Il y a une maman qui s’est retrouvée inconsciente devant l’école. A la suite, des gens ont déposé plainte, ils ont subi des menaces, etc… et tout ça, ça infuse dans l’école. Il y a des enfants qui ont amené des couteaux dans l’école, il y a des bagarres, des enseignants ont reçu des coups de la part des enfants".

Si l’on y ajoute la fusillade de l’autre jour, difficile de croire que les enfants n’arrivent pas chargés émotionnellement de tout ça au sein de l’école.
Conséquence : le personnel scolaire et périscolaire est réduit à gérer en priorité ces situations de conflit. L’enseignement passe après.

Agir avant que le pire n’arrive

Est-ce que cette ambiance délétère est liée aux trafics de drogue environnants dans le quartier ? Les parents ne veulent pas l’affirmer comme ça.

Pour eux en tout cas, cette situation n’a pas attendu la fusillade du 28 mars. Ils demandent des renforts.

On est proche du drame. Il ne faudra pas dire "oui on savait mais on n’a rien fait".

Patricia, parent d'élève

D'autres acteurs du quartier se sont montrés solidaires du mouvement et se sont joints aux parents d'élèves.

Casser l’engrenage de la violence

Il s'agit aussi de soutenir les équipes éducatives qui réclament sur l'école un renfort d'éducateurs spécialisés et de psychologues formés à la gestion de crise pour "casser" l'engrenage de la violence.

« Il est urgent d’apaiser la situation, d’autant que ce quartier a aussi plein de belles facettes », concluent les parents.

 

 

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