Deux hommes ont été tués ce mardi soir dans le quartier de Maurepas à Rennes. Il pourrait s'agir d'un règlement compte sur fond de trafic de stupéfiants.
Il était 22 heures ce mardi soir quand "un homme a ouvert le feu avec un pistolet mitrailleur sur un groupe de plusieurs jeunes". Philippe Astruc, le procureur de la République de Rennes ne donne pour l'instant pas beaucoup plus d'informations, si ce n'est que "le lieu et le type de faits laissent envisager un possible règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants". Une hypothèse qui selon le magistrat reste à confirmer.
Deux morts et un blessé
D'après les premiers témoignages, le meurtrier a ouvert le feu sur un groupe rassemblé sous les arcades du centre commercial "Gros Chêne".
Les deux personnes tuées sont des hommes âgés de 29 et 35 ans. Une autre personne a été blessée. Elle s'est présentée dans la soirée à l'hôpital Pontchaillou.
Une enquête criminelle pour assassinat et tentative d'assassinat a été ouverte.
Le procureur indique dans un communiqué qu'il s'agit pour la ville de Rennes "de faits d'une gravité rarement atteinte".
Réactions politiques
L'émotion est vive ce matin dans le quartier, et les réactions politiques se multiplient. Laurence Maillart Méhaignerie, députée (Renaissance) de la circonscription, dénonce un "acte inacceptable".
Du côté des élus d'opposition à la mairie de Rennes, Charles Compagnon dénonce une situation qui s'aggrave depuis 3 ans dans le quartier Maurepas.
Ce mercredi matin, la maire (PS) de Rennes est allée à la rencontre des habitants du quartier "déterminée à ne rien lâcher et ne pas céder 1 m2 de ce quartier, de cette ville et de ce territoire au trafic de stupéfiants qui peut pourrir le quotidien des habitants". Nathalie Appéré qui a aussi indiqué qu'elle veillerait à ce que l'Etat déploie "des dispositifs de police suffisants sur le quartier".
Tensions
Depuis quelques mois, ce quartier est touché par de nombreuses tensions. L'été dernier, plusieurs faits de violence avaient marqué le quartier de Maurepas, avec des agressions au couteau. En Juin, deux hommes à scooter avaient tiré sur deux personnes du quartier, puis pris pour cible des policiers.
Une association de parents, Le Front de Mères, avait alors organisé une marche blanche contre ces violences, inquiètes du phénomène de bandes liées au trafic de stupéfiants. "Quand on est mère, on a peur pour les enfants. Quand ils sortent, on appréhende, on est sous tension. Les gamins, ils ne sont pas libres quand ils sont dehors. Certains font partie des bandes, d’autres pas du tout, mais ils peuvent quand même se retrouver mêlés à des faits malgré eux, tomber au milieu d’une bagarre ou se laisser entraîner, de gré ou de force" témoignait alors Lalla Bathily.
En décembre, dernier, dans le quartier voisin de la Bellangerais, des coups de feux avaient été échangés à quelques jours d'intervalle. La porte d'entrée d'un immeuble avait alors été criblée de balles.
"On nous cible une trentaine de points de deal sur Rennes. Il y a du bleu dans les rues et dans les quartiers, mais nous ne sommes jamais à l'abri d'avoir des faits comme cela" expliquait alors un membre du syndicat SG Police.