Des enfants rendent hommage aux fusillés de Saint-Jacques-de-la-Lande : un devoir de mémoire essentiel pour beaucoup

À Saint-Jacques-de-la-Lande, ce lundi 30 janvier, l'heure était au recueillement. Un hommage était rendu aux résistants fusillés sur la butte. Parmi la foule, se trouvaient des enfants. Une présence pour beaucoup essentielle pour perpétuer la mémoire de la guerre et en éviter de nouvelles.

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Levées de drapeau, uniformes ornés de médailles, et gerbes de fleurs. Ce matin, la butte des fusillés de la Maltière à Saint-Jacques de la Lande, près de Rennes, était plongée dans une atmosphère singulière : celle du souvenir de la guerre. Les habitants venaient rendre hommage aux 76 résistants, fusillés ici-même du 17 septembre 1940 à la libération de Rennes en août 1944. Parmi la foule, des enfants étaient présents, certains lisaient les noms des "morts pour la France", certains déposaient des fleurs.

 

La guerre, ça ne sert à rien, ça déplace les problèmes mais ça ne les résout jamais. C'est pour ça que c'est important de faire des cérémonies comme celle d'aujourd'hui, 
- Yves Allanet, président de l'union des associations des anciens combattants.
 


Plusieurs figures de la résistance en Bretagne ont disparu ces derniers mois. C'est le cas encore la semaine dernière de Pierre Ziegler, l'un des combattants du maquis de Coat Mallouen dans les Côtes d'Armor. Des disparitions qui rendent plus que jamais nécessaire le fameux devoir de mémoire.

 
 

Le devoir de mémoire

Une institutrice de l'école rennaise Osacar Leroux dont l'oncle a été lui-même fusillé pendant la guerre, se dit "très impliquée dans cette commémoration". Tous les ans, elle invite les enfants à participer à cette cérémonie. Cela demande tout de même un peu de pédagogie : "Il faut se mettre à leur niveau, on ne va pas dans le détail mais c'est une initiation", concède l'institutrice.  C'est important de leur faire prendre conscience de leur passé." Les enfants présents aujourd'hui ont en tout cas bien compris pourquoi ils étaient là à l'instar de Joshua qui formule cette réponse : "Pour commémorer les personnes fusillées pour la France et pour la paix surtout."

"On est heureux parce qu'on sait qu'ils vont perpétuer la mémoire", explique Yves Allanet, président de l'union des associations des anciens combattants. "Si on ne fait pas de devoir de mémoire, si on n'explique pas aux jeunes ce qu'il s'est passé, on est appelé à le revivre" explique-t-il. Il faut en parler." 
 

"Ils savaient où ils allaient les pauvres"

Aujourd'hui, il y avait aussi des têtes grisonnantes bien sûr. Parmi elles, des anciens combattants mais aussi des témoins, dont Henriette, 96 ans. Le 30 décembre 1942, il y a 77 ans, la butte vivait son jour le plus sanglant : 25 résistants âgés de 19 à 43 ans ont été mis à mort. Le temps a passé mais le souvenir ne s'est pas étiolé.

"Je les entends tout le temps", raconte Henriette.  Le camion transportant les prisonniers est passé juste devant chez elle. "Ils chantaient "l'International", "la Marseillaise" et "Ce n'est qu'un en revoir mes frères". Ils savaient où ils allaient les pauvres." C'est important d'être là ? "Ah oui, ça c'est évident !", répond Henriette sans hésiter, elle dont le père est mort en déportation alors qu'elle n'avait que 19 ans.  

Le dépôt de fleurs par les enfants est un geste "symbolique" qui lui paraît nécessaire pour ne pas oublier "ce malheureux souvenir" : "Même s'ils ne comprennent pas, ils se souviendront." 
 
 
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