L'entrée de Simone Veil au Panthéon, suivie par Magda Hollander Lafon à Rennes

Ce dimanche, Simone Veil est entrée au Panthéon. Un an tout juste après sa mort. A Rennes, Magda Hollander Lafon a suivi la cérémonie de bout en bout. Son histoire ressemble tragiquement au destin de la grande dame... toutes les deux sauvées par le même mensonge à leur arrivée au camp. 
 
 

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En ce dimanche, c’est une grande dame qui a fait son entrée au Panthéon aux côtés de son époux. Simone Veil repose désormais près d’André Malraux, de Jean Monnet et de Jean Moulin. Simone Veil, ancienne Ministre de la Santé, première femme présidente du Parlement Européen. Une femme de combat, dont l’un des plus intenses fut la Loi sur l’Interruption Volontaire de Grossesse. Simone Veil, rescapée de la Shoah. Une entrée au Panthéon, suivie par une femme, elle-aussi rescapée des camps de la mort : Magda Hollander-Laffont, juive hongroise, dont l'histoire ressemble étrangement et tragiquement au destin de Simone Veil.
 

Sauvées par le même mensonge

Ce dimanche matin, Magda Hollander Lafon est chez elle à Rennes. Elle ne peut détacher son regard du petit écran. Simone Veil, une sœur de souffrance entre au Panthéon.  Comme Simone Veil, Magda est juive, elle avait tout juste 16 ans quand elle a été déportée. C'était le même printemps 1944. Et comme Simone Veil, c'est une petite silhouette anonyme qui lui a sauvé la vie sur le quai d'Auschwitz Birkenau. Lui conseillant de dire qu'elle avait 18 ans, plutôt que 16. "Ils circulaient autour de nous les plus jeunes, et disaient en bougeant à peine les lèvres, "Dis que tu as 18 ans". Je n'ai pas compris, mais ils ré-insistaient. Et quand j'ai été devant Mengele, avec son bâton, parce que de ce bâton dépendait notre vie, à droite ou à gauche. J'ai dit que j'avais 18 ans." 
 

Dire l'horreur pour que ça n'advienne plus jamais

Il a fallu près de 30 ans à Magda pour trouver les mots pour raconter l'horreur des camps, mais elle avait promis. Promis là-bas à quelqu'un qui peu de temps avant de mourir lui a dit : "Tu es jeune, tu dois vivre, pour dire au monde ce qui se passe ici, pour que ça ne puisse plus jamais advenir."  Alors aujourd'hui et depuis de longues années, Magda, 90 ans, continue inlassablement de témoigner, pour le devoir de mémoire, dans les écoles principalement, auprès des plus jeunes. 
 

La vie les a plusieurs fois réunies

La vie, après les camps a réuni Magda et Simone à plusieurs reprises. Un jour, elles ont  allumé ensemble les bougies d'une menorah, les chandeliers à 7 branches. Toutes deux partageaient une histoire tragique. Comme Magda, 450 000 Juifs Hongrois, ont été déportés en à peine deux mois au printemps 1944, et peu ont survécu. Mais elles partageaient aussi, une envie de vivre et d'espérer, "Nous avions le même désir de retrouver le meilleur en l'homme", rappelle encore Magda.
 

Le reportage à Rennes de Séverine Breton et Vincent Bars


 
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