Festival culinaire à Rennes. Jahan Karimi, cuisinier réfugié afghan collabore avec le restaurateur Pierre Lucas

Dans le cadre de la troisième édition du Refugee Food Festival à Rennes, le restaurateur Pierre Lucas a confié ses fourneaux au jeune refugié afghan Jahan Karimi. Une démarche solidaire ayant pour but l'insertion professionnelle de personnes réfugiées passionnées de cuisine.

Jahan Karimi, 22 ans au compteur, prépare activement la pâte des "bolani", une spécialité bien de chez lui. A deux heures du premier service, le trio de cuisiniers s'active derrière le comptoir.

Ce soir-là, c'est donnant-donnant : chacun apprend du savoir de l'autre. "T'es sûr pour la cuisson des "bolani" Jahan?", demande le restaurateur français Pierre Lucas. "On peut laisser encore un peu plus", lui répond le cuisinier afghan. 

"Ce sont des galettes de froment avec des écrasés de pomme de terre à la ciboulette", explique timidement Jahan Karimi, dans un français approximatif. "Et avec de l'ail aussi", ajoute le restaurateur Pierre Lucas qui l'accueille une semaine dans son établissement "Les Pénates", à Rennes.

J'aimerais partager un repas d'Afghanistan ici en France parce que les gens ne connaissent pas forcément la cuisine de mon pays.

Jahan Karimi, cuisinier réfugié afghan

Jahan Karimi est à l'initiative du menu proposé cette semaine aux Pénates à Rennes, dans le cadre du festival culinaire "Refugee Food Festival". Un menu 100% afghan qu'il a composé avec le restaurateur Pierre Lucas et son équipe.

? RENNES

L'édition rennaise du #RefugeeFoodFestival commence aujourd'hui ! Les places partent vite, n'oubliez pas de réserver pour participer à ce festival culinaire & solidaire du 29 juin au 4 juillet ! ?

? Retrouvez toute la programmation : https://t.co/i95stKDPxj pic.twitter.com/3ApNyOxfP5

— RefugeeFood (@RefugeeFood) June 29, 2021

"Ca permet de rendre accessible et lisible une cuisine qui n'est pas la nôtre, estime le chef. Et puis, si ça peut lui permettre de l'aider, c'est cool !". 

Jahan Karimi aimerait un jour devenir cuisinier. Cette passion est née à 6 000 km de là, dans son pays natal, auprès de sa mère qu'il observait, enfant, en cuisine.

A l'occasion du festival culinaire, le jeune cordon bleu a choisi de mettre à l'honneur des plats afghans de la vie de tous les jours, dans la capitale bretonne.

Changer de regard sur les personnes réfugiées

Arrivé en Europe quatre ans auparavant, Jahan Karimi a d'abord vécu en Suède où il travaillait dans un restaurant iranien.  

L'apprenti cuisinier afghan pense qu' "avec de l'envie, on peut y arriver". Il a depuis obtenu le statut de réfugié et peut ainsi bénéficier d'une formation dans la restauration. La sienne commencera en septembre prochain.

A travers ce festival culinaire, les organisateurs et restaurateurs veulent transmettre un message : faire évoluer les mentalités sur les personnes réfugiées et accélérer leur insertion professionnelle dans la restauration.

Cette initiative solidaire est soutenue par l'Agence des Nations-Unies pour les Réfugiés et présente dans une dizaine de villes françaises et ailleurs dans le monde.

A Rennes, plusieurs restaurants affichent complet, victimes du succès de la cuisine des hommes et femmes réfugié(e)s.