Florence Foresti se produit au Liberté à Rennes pendant deux jours à l'occasion de son nouveau spectacle "Épilogue". A l'entrée, les spectateurs seront invités à laisser leur portable de côté, dans des pochettes fermées. Ce dispositif est une première pour la salle mais pas pour l'artiste.
Un spectacle sans téléphone, ce sera l'obligation à respecter pour ceux qui viendront voir Florence Foresti sur scène au Liberté à Rennes. L'humoriste est l'une des rares en France (avec l'humoriste Ahmed Sylla) à utiliser le dispositif Yondr à l'occasion de son nouveau spectacle "Épilogue". Sur son site, l'artiste précise "À l’entrée de la salle, une pochette vous sera remise pour y glisser vos téléphones, celle-ci se bloquera automatiquement à l’entrée de la salle."
Le dispositif est effectivement expliqué dès l'achat du billet, quelque soit le support. Pas de panique, le téléphone n'est pas hors de portée. Olivier Cauchon, responsable de la programmation à Diogène Productions et promoteur du spectacle en Bretagne précise "Il s'agit de rassurer les gens aussi sur le fait qu'en cas d'urgences leur téléphone est accessible."
Les retours sont plutôt positifs ajoute Olivier Cauchon. "La tranquilité des spectateurs est préservée. Cela protège aussi le spectacle et sa spontanéité où les surprises s'il y en a. Cela recréé l'événement dans sa singularité."
Il souligne qu'à termes c'est l'organisation qui va poser question "c'est plus long au niveau de l'accueil, de la gestion du flux, les étapes de contrôles prennent plus de temps et les portes doivent ouvrir plus tôt." À Rennes, des hôtesses seront présentes sur place dès 18 h 30 pour un spectacle prévu à 20 h. Le spectateur prend une forme d'engagement. S'il est pris le téléphone à la main, il sera exclu de la salle, sans possibilité de remboursement.
Au Liberté, le responsable de Yondr lui balaie l'aspect perte de temps. "C'est parce que c'est nouveau qu'il y a quelques réticences mais dans les faits c'est très rapide. On met son portable en mode vibreur, sans alarme, dans le sac. Il est verrouillé. S'il y a besoin de décrocher, la personne revient vers nous." Il explique qu'à l'étranger, ce dispositif arrive dans les écoles, les entreprises, les réunions politiques.
Du côté du public l'initiative est plutôt bien accueillie. "J'ai déjà assisté à un spectacle de Florence Foresti il y a longtemps. Je me souviens qu'elle était gênée par les flashs. Je comprends qu'elle tienne au respect de son spectacle, pour ne pas se faire voler ses images." relève Nancy tout en précisant "la présence du portable peut être importante dans la vie de quelqu'un, ça peut être compliqué pour certaines situations. Moi par exemple j'ai des enfants, dont un malade, je me suis organisée."
Pour Nicolas, pas de soucis "on a tendance à trop rester sur nos portables donc là on sera plus concentré." Il n'a pas le souvenir d'avoir été prévenu, plutôt par les réseaux sociaux. Il concède trouver ça un peu "infantilisant" et ajoute "un peu plus de communication avant ce serait mieux." Mylène ne se rappelle pas non plus avoir été mis au courant de cette consigne mais comme beaucoup elle ne lit pas ses mails à l'achat d'un billet. "Mais cela ne me gêne pas du tout, au contraire, on profite de tout."