Quatre individus ont été présentés au parquet de Rennes et placés en détention provisoire ce 16 février dans le cadre de fusillades qui ont éclaté en novembre 2023 dans le quartier de Cleunay à Rennes. Suspectés d'avoir blessé un jeune de seize ans, ils seront jugés le 25 mars pour violences en réunion avec arme et visage dissimulé.
Suspectés d'être à l'origine de deux fusillades dans le quartier de Cleunay en novembre 2023, quatre hommes ont été déférés devant le parquet de Rennes ce 16 février 2024. Placés en détention provisoire en vue de leur procès, ils sont notamment poursuivis pour violences volontaires et participation à une association de malfaiteurs.
Deux fusillades et un vol de voiture
Le 8 novembre 2023, un jeune homme de 16 ans est blessé par balles par des "individus armés et porteurs de masques de clowns, à bord d’un véhicule volé", rapporte Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes. Les agresseurs dérobent la sacoche de leur victime, qui se voit fixer une incapacité totale de travail (ITT) de 15 jours. Une enquête est alors ouverte pour "chefs de tentative de meurtre en bande organisée" et "participation à une association de malfaiteurs", et confiée à la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Rennes.
Plus d'une semaine après, le 17 novembre 2023, les habitants de Cleunay signalent à la police de nouvelles détonations près de l'arrêt de bus "métro Cleunay", dans la rue Ferdinand-de Lesseps. "Trois étuis de 22 Long Rifle et de calibre 12 étaient découverts sur les lieux," raconte le ministère public.
Les premiers éléments récoltés par les enquêteurs leur permettent de lier les deux fusillades aux mêmes auteurs et de joindre les deux procédures. La DTPJ opère aussi un rapprochement avec le vol d'un véhicule à Nantes et retrouvé incendié à Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique).
L'enquête aboutit à l'identification des tireurs des deux fusillades rennaises. Une opération de police, menée les 13 et 14 février, permet d'appréhender quatre hommes entre Rennes, Héric (Loire-Atlantique) et Nantes, et deux autres individus, détenus, sont extraits de maison d'arrêt. Les suspects sont de nationalité française, mais aussi guinéenne, congolaise et angolaise.
Des suspects récidivistes
Au cours de la procédure, les poursuites ont été abandonnées à l'encontre du seul mineur interpelé et d'un des majeurs détenus. Les quatre suspects ont donc été présentés au parquet de Rennes et placés en détention provisoire, conformément aux demandes du ministère public, qui attribue les fusillades à des "règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants".
Les quatre suspects sont poursuivis pour :
- violences ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours, en réunion, avec arme et avec le visage dissimulé (trois facteurs aggravants) pour les faits commis le 8 novembre 2023 à Rennes. Les quatre suspects vont comparaître sous cette qualification.
- vol en réunion pour les faits commis le 8 novembre 2023 à Rennes, pour trois d’entre eux. Les trois sont en état de récidive.
- violence en réunion sans incapacité pour les faits commis le 17 novembre 2023 à Rennes. Les quatre sont poursuivis pour ce chef d'accusation, et tous sont en état de récidive.
- participation à une association de malfaiteurs, commis du 1er novembre 2023 au 13 février 2024 à Rennes, Nantes, en état de récidive légale pour tous aussi.
Travail efficace de police judiciaire pour lutter contre les "règlements de comptes". Aucune impunité. https://t.co/K2ab9CLye3
— procureur Rennes (@ProcureurRennes) February 17, 2024
Les quatre prévenus comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Rennes le 25 mars à 9 heures. Le parquet souligne qu'il ne veut laisser s'installer "aucune impunité" suite à ces actes. Le quartier avait été meurtri par la mort d'un jeune homme par arme à feu en mars 2021.