Le générique d'un traitement du cancer du sein mis en cause dans 5 décès

Un traitement générique contre le cancer du sein, le docétaxel, est suspecté d'être à l'origine d'au moins cinq décès, dont un à Rennes. Une enquête de pharmacovigilance a été ouverte en septembre sur les médicaments contenant cette molécule, a annoncé mercredi l'ANSM dans un communiqué.

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Suite au décès de trois femmes, soignées pour un cancer du sein, une enquête de pharmacovigilance a été ouverte en septembre sur les médicaments contenant du docétaxel. Deux autres décès de patientes ont été signalés depuis l'ouverture de l'enquête, précise l'agence. Au total ce sont six femmes traitées par docétaxel qui ont été victimes d'"entérocolites" c'est à dire une inflammation simultanée des muqueuses de l'intestin grêle et du côlon, et cinq d'entre elles sont décédées, indique l'ANSM, agence nationale de sécurité des médicaments. Une des victimes décédées, a été soignée au Centre Eugène Marquis de Rennes (cf le communiqué de presse du centre rennais).

Une enquête en cours


L'enquête sur le docétaxel "est en cours de finalisation" et sera présentée le 28 mars à un comité technique de l'agence qui ne recommande pas l'arrêt des médicaments contenant cette molécule. "Aucune recommandation n'est formulée à date en l'absence d'éléments complémentaires d'investigation permettant d'évaluer le rapport bénéfice/risque dans le cadre du traitement du cancer du sein", écrit l'ANSM dans un courrier adressé aux professionnels de santé. "Il faut faire l'évaluation du bénéfice/risque si on décide de supprimer le docétaxel du marché, de le suspendre. C'est en cours d'être examiné", a déclaré le directeur général de l'ANSM, Dominique Martin.

Un médicament "dans les normes" selon l'ANSM


Les analyses déjà menées "ont montré qu'il n'y aurait pas de problématique qui serait liée au fait que le générique serait différent du princeps (médicament initialement commercialisé sous une marque), dans sa concentration ou autre chose. Il n'y a pas de différence, il est tout à fait dans les normes", a ajouté le directeur de l'ANSM. 
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé souligne toutefois qu'une autre molécule, le paclitaxel, "peut constituer une alternative dans certaines situations". 

Le docétaxel représente plus de 50% du marché


Les six cas concernaient des femmes âgées de 46 à 73 ans atteintes d'un cancer du sein, précise-t-elle. Le docétaxel est autorisé dans le traitement des cancers du sein, du poumon, de la prostate, du cancer gastrique et des voies aéro-digestives supérieures, indique l'agence. Selon l'ANSM, le docétaxel représente plus de 50% du marché et il est le médicament utilisé par les centres de lutte contre le cancer.
Le cancer du sein, le plus fréquent chez la femme, avec environ 50 000 nouveaux cas invasifs par an en France, peut être guéri dans 9 cas sur 10 lorsqu'il est dépisté à un stade précoce. Il cause malgré tout près de 12 000 décès par an en France, selon Santé Publique France.

Le communiqué de presse du Centre Eugène Marquis de Rennes

 

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