Emploi et handicap: comment la course à pied a fait rebondir Stéphane Robert

Stéphane Robert a connu l’amputation de ses bras et jambes à l’âge de 22 ans. Armé de lames, il franchit un jour la ligne d’arrivée des 10km de Rennes. Ensuite, sa vie d’après s’est mise en place : un travail, une femme, un enfant… et toujours le sport.
 

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Stéphane Robert n’a que 22 ans quand le cataclysme survient : le Purpura Fulminans, une forme sévère de septicémie souvent liée à un méningocoque, l’entraîne dans le coma.
 
Quand il se réveille, on lui annonce que pour lui sauver la vie, il doit être amputé des deux bras et des deux jambes.

Passé un terrible choc initial, Stéphane doit apprendre une toute nouvelle vie.
 

Il y a le courage qui prend le dessus, la famille, les amis qui vous accompagnent, et on ne veut pas les décevoir.

Stéphane Robert

Il s’équipe de prothèses aux quatre membres, retrouve une autonomie de déplacement et commence à se familiariser avec ses nouvelles "mains" de latex.

Des prothèses qu’il apprendra à utiliser, ou à laisser de côté, selon ses besoins, selon l’humeur. Mais quand il prend une douche, il sait qu’il doit les avoir au préalable préparées pas loin.

Une organisation qu’il met en place peu à peu, pour se réapproprier sa vie.

Et puis, il y aura le sport, Stéphane Robert va apprendre à courir avec des "lames", ces prothèses spécifiques du handisport.
A l’époque de la maladie, Stéphane Robert était en période d’essai au Crédit Mutuel de Bretagne.

A son grand soulagement, on lui apprend qu’il sera embauché en CDI après sa guérison. "Je venais de me réveiller", se souvient-il, "on m’apprenait qu’on allait m’amputer, et en même temps, j’allais avoir cet emploi … Au moins, j’allais avoir la sécurité de l’emploi, un salaire, la vie allait en être simplifiée. J’allais pouvoir me soigner plus tranquillement".
 
Aujourd’hui, Stéphane fait toujours partie de l’équipe des chargés de clientèle du CMB, en revendiquant être "simple salarié, qui fait normalement son travail".

Très populaire parmi ses collègues, qui lui manquent en cette période de télétravail, Stéphane Robert semble même en être un élément moteur.


Le bonheur "grâce au handicap".


"Au niveau humain, c’est une leçon de vie", dit son homologue Laurence Duvacher, "mais au niveau professionnel, c’est un collègue à part entière, quelqu’un qui a les mêmes compétences que nous, ça ne change rien du tout".

Conscient de la gêne que pourrait occasionner son handicap auprès des clients, Stéphane a néanmoins préféré se retirer de lui-même de la relation directe, pour préférer le contact téléphonique ou épistolaire.

Mais le CMB est partie intégrante de sa vie : quand nous l’avions pour la première fois rencontré et filmé en octobre 2012, il courait "Tout Rennes Court", entouré et encouragé par ses collègues.
 

Le handicap, il faut le dompter : ce n’est pas à lui de nous contrôler, c’est à nous de le contrôler, et il faut se donner les moyens de ce qu’on a envie de faire.

Stéphane Robert


A l’époque, il souhaitait simplement participer, et "espérait seulement finir ses 10 kms, sans chercher à faire un chrono".

Mais l’envie d’y arriver à tout prix l’avait bien amené sur la ligne d’arrivée … en 1h17 !

Aujourd’hui, Stéphane est un heureux époux, et père d’une petite fille de quelques mois. Une vie, un bonheur qu’il estime avoir conquis "grâce au handicap', puisque c’est sur un terrain d’athlétisme qu’il a rencontré sa compagne.
 

Le regard de Hadda Guerchouche


"Ce que j’aime c’est quand il dit que les prothèses, ça sert à rien. Ce sont les valides qui veulent que tu sois entier. Il est arrivé à l’essence de qui il est. Et il le dit : 'c’est grâce au handicap que j’ai cet entourage.' 

Souvent, le point de départ c’est le sport. Quand j’ai vu le reportage, j’ai pensé au mot 'rebondir'. Il a découvert le sport, et ensuite il a rencontré sa femme… il a rebondi."

 
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