Après l'évacuation à la demande de la maire de Rennes, ce 16 octobre, d'une école désaffectée réquisitionnée par des militants pour réclamer la mise à l'abri de familles exilées, l'adjoint à la solidarité rappelle les actions menées par la Ville, et dénonce les insuffisances de l'Etat.
Comme souvent dans ces situations récurrentes dans de nombreuses villes de France, où des familles exilées se retrouvent sans solution décente d'hébergement, les municipalités montrées du doigt dénoncent les carences de l'Etat.
L'évacuation au soir de ce samedi 16 octobre de l'ancienne école maternelle du Faux-Pont de Rennes, occupée depuis le milieu de l'après-midi par des familles exilées et des militants, laisse à l'adjoint à la solidarité de la ville David Travers "le fort désagréable sentiment que la Ville et l'État sont tenus pour responsables, à part égale, de cette situation."
Dans son communiqué du 16 octobre à 19h, le préfet d’Ille-et-Vilaine, Emmanuel Berthier précise bien que c'est "à la demande de la maire de Rennes" qu'il a fait procéder à l’évacuation de l'ancienne école maternelle du Faux-Pont, propriété municipale. Et il précise que "En fonction de la situation administrative et de vulnérabilité de chacun, l’État est en effet prêt à trouver la réponse adaptée, qu'il s'agisse d'hébergement d'urgence, des dispositifs dédiés aux demandeurs d’asile ou du dispositif de préparation au retour pour les personnes qui ont vocation à quitter le territoire français faute d'y bénéficier d'un droit au séjour."
le communiqué de presse du préfet d'Ille-et-Vilaine
L'Etat avait été alerté
Ce dimanche 17 octobre à 18h, David Travers réagit en rappelant que "Depuis cet été, plusieurs dizaines de personnes sans solution d'hébergement campent sur un terrain municipal, aux Gayeulles. Ces personnes sont pour nombre d'entre elles des familles migrantes, parfois avec des enfants très jeunes. La Maire de Rennes avait pourtant alerté très tôt et à plusieurs reprises l'État afin qu'un tel campement soit évité."
Selon lui, "les services de la Ville sont mobilisés pour faciliter les conditions de vie sur place, dans la mesure de ce qui est possible dans un tel environnement." Et il dénonce un Etat qui "sélectionne les personnes qu'il met à l'abri, selon des critères de vulnérabilité et de statut."
le communiqué de presse de l'adjoint à la solidarité de la ville de Rennes
Une situation impossible
S'appuyant sur une décision du Conseil d'Etat du 10 février 2012 qui fait jurisprudence, David Travers rappelle qu' "il appartient aux autorités de l'Etat de mettre en oeuvre le droit à l'hébergement d'urgence reconnu par la loi à toute personne sans abri qui se trouve en situation de détresse médicale, psychique et sociale".
Il souligne que "La Ville de Rennes héberge principalement ces familles terriblement désignées "ni ni" (ni régularisables, ni expulsables), parfois depuis de nombreuses années. Leur situation ne leur donne pas droit à un logement, ni à un travail, alors même que la situation actuelle du marché de l'emploi permettrait de les intégrer." et appelle le gouvernement à "ouvrir les yeux et cesser cet insupportable déni".
Nouvelle mobilisation le 18 octobre
Afin d'obtenir des solutions pérennes pour toutes les personnes exilées sans hébergement, l'inter-organisation de soutien aux exilés de Rennes appelle à un nouveau rassemblement ce lundi 18 octobre à 18h devant la mairie de Rennes.
Pour sûr, David Travers préfèrerait que ce rassemblement ait lieu devant la préfecture.