Les Bretons se démarquent, avec une proportion plus élevée de bénéficiaires d’héritages et une préférence marquée pour l’assurance-vie. C’est ce que révèle une étude commandée à l'IFOP par le courtier Asac-Fapes. Une singularité géographique qui peut s'expliquer par plusieurs raisons, mais qui révèle aussi quelques paradoxes. Décryptage.
La Bretagne est une terre de records en matière d’héritage ! En effet, plus d’un Breton sur deux déclare en avoir déjà perçu un : 52% exactement, c’est 8 points de plus que la moyenne nationale. Ce sont les résultats d’une étude de l’IFOP et du courtier Asac-Fapes, qui a trouvé des singularités propres à notre région.
Singularité géographique
Cette singularité géographique intrigue et soulève des questions sur les raisons de cette tendance : en Bretagne, serait-on davantage propriétaire qu'ailleurs ou y aurait-il plus de patrimoine immobilier ? Il est vrai que quand on parle d’héritage, on a en tête le rêve d’une maison en bord de mer à Saint-Lunaire ou Bénodet… mais c'est plutôt du côté des assurances-vie qu'il faut regarder.
Car en la matière, les Bretons sont les champions nationaux. 63% d’entre eux possèdent un tel contrat, soit là aussi 8 points de plus que la moyenne nationale.
Le contrat d'assurance-vie est le premier mode d’épargne en France et un excellent moyen de transmettre un capital puisqu’il est exonéré de droits de succession.
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Le testament en panne en Bretagne
L’étude révèle également que près de 60% des Bretons n’envisagent pas de rédiger un testament. Une information surprenante et paradoxale, compte tenu de l’importance de l’héritage dans la région. Seule 15% de la population bretonne a rédigé son testament. Or, une succession, cela se prépare et s'anticipe, selon le notaire Nicolas Bousquet : "Par le biais d'un testament, il s'agit de désigner le ou les héritiers, répartir le patrimoine et puis il y a un volet fiscal car on a intérêt à anticiper la succession pour alléger la fiscalité", rapporte-t-il.
Les descendants directs zappés
De plus, près de quatre Bretons sur dix envisagent de ne pas transmettre leur patrimoine à leurs descendants directs, mais plutôt à leurs petits-enfants ou à d’autres membres de la famille.
- 12% à leurs petits-enfants plutôt qu’à leurs enfants
- 20% à d’autres membres de leur famille
- 2% à des personnes en dehors du cercle familial
- Et enfin 3% à des organisations et des associations.
De quoi nourrir les discussions aux prochains repas de famille.
(Avec Klervi Dalibot)