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Homosexualité. En sécurité, dans l'intimité des Cercles celtiques

Dans les années 80, affirmer son homosexualité était tabou. Gildas, Jonathan, Pascal et Tristan ont connu de grands moments de solitude. C'est dans les cercles celtiques bretons, qu'ils ont trouvé la confiance en eux. Dans le documentaire " Et en plus, ils dansent ", ils témoignent de la difficulté de vivre leur homosexualité à l'époque.

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Par crainte du jugement des autres, Gildas, Jonathan, Tristan et Pascal ont connu l'expérience difficile de l'affirmation de leur homosexualité. Dans leur milieu et à cette époque, il n'était pas "concevable" d'être homosexuel.

Mais tous les quatre ont eu la chance de faire partie de cercles celtiques de danses régionales, et c'est là, qu'ils ont trouvé de la bienveillance permettant d'affirmer leur genre.

Rentrer dans la danse

En s'inscrivant membres des cercles celtiques, chacun d'eux a trouvé le moyen de s'approprier un héritage patrimonial, tout en exprimant leur "pas de côté". Les quatre danseurs témoignent y avoir découvert, enfin, un lieu neutre pour s'afficher tel qu'ils étaient. 

"La danse rassemble les gens. Elle soude quel que soit son milieu social ou son orientation sexuelle" témoignent-ils. 

Pour Gildas, "la mixité des cercles celtiques était, contrairement aux bagadoù, un lieu de tolérance. Les femmes étaient sensibles à la parole de ceux qui ont peur du rejet. Elles connaissaient ce sentiment de vulnérabilité et se sentaient elles-mêmes en sécurité" analyse-t-il. 

Hommes et femmes au coude à coude

Les amis du cercle celtique sont naturellement devenus des confidents. Et grâce à eux, petit à petit, la parole s'est libérée. "À tel point qu'il était devenu une évidence de ne plus avoir à dire son homosexualité " témoigne Gildas.

On se laisse porter dans la ronde. La danse est une rivière qui nous transporte.

Gildas,

danseur de cercle celtique

Peur de décevoir la famille

En contrepartie, au sein de la famille, parler d'homosexualité était totalement tabou. Il était, dans ces années-là, inconcevable de ne pas être dans la norme, car la peur de décevoir était trop forte. Au contraire du cercle celtique, il fallait cacher son genre et trouver des astuces pour ne pas avoir à aborder le sujet. L'homosexualité n'était pas prise au sérieux. Le sujet était détourné. 

Les seules images qu'on avait il y a cinquante ans de l'homosexualité, c'était la cage aux folles !

Gildas,

danseur de cercle celtique

Alors, pour ne pas décevoir ses parents, Pascal s'est marié pour faire "comme tout le monde" dit-il. Il divorcera plus tard. Gildas et Tristan, eux, s'affichaient "célibataires ", pour ne pas avoir à se justifier devant leur famille .

Il était inconvenant de faire savoir à mon père que j'aimais les garçons. Il m'aurait tiré dessus.

Pascal

Jonathan s'adaptait en fonction des situations. "Homosexuel au cercle celtique, hétérosexuel avec la famille et au travail, au point de devoir trouver une copine ".

Je ne voulais pas mettre la honte à la famille, je devais me trouver une copine…

Jonathan

Hétéronormativité

Dans nos régions, l'orientation sexuelle était normalisée par le système éducatif et par la religion. Dans un tel contexte, il était plus difficile d'éveiller les consciences. 

À l'adolescence, j'étais ignorant de la sexualité. J'étais attiré par les copains. Comment mettre des mots là-dessus ?

Jonathan

Pour Gildas, Jonathan, Tristan et Pascal, même si la société a évolué aujourd'hui, la duplicité règne encore. Si les débats sont plus ouverts, dans l'éducation notamment, le poids des religions reste encore influent. 

Mais Pascal ne se cache plus : "Les religions ont fait des torts. L'hypocrisie y règne encore. Je déteste le mensonge alors, aujourd'hui, je n'ai plus peur de dire que j'ai couché avec des curés."

Aujourd'hui, je n'ai plus peur de le dire, car j'ai couché avec des curés.

Pascal

Ainsi, Pascal, Jonathan, Gildas et Tristan n'hésitent plus à témoigner sur cette époque marquante. Désormais assumée, ils vivent leur homosexualité, sans tabou, sans jugement.

"Et en plus, ils dansent " un documentaire de Kenan An Habask et Thierry Salvert à voir en avant-première sur france.tv ou jeudi 18 mai à 22 h 50 sur France 3 Bretagne.

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