Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné ce jeudi 5 décembre 2024 un habitant de Carentoir (Morbihan) à trois ans de prison avec sursis. Le trentenaire est responsable de l'accident de moto dans lequel sa petite amie passagère était décédée le 1er octobre 2022 à Bains-sur-Oust (Ille-et-Vilaine), près de Redon.
Responsable d'un accident mortel, un motard habitant à Carentoir (Morbihan) a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour homicide involontaire, ce 5 décembre, par le tribunal correctionnel de Rennes. La petite amie passagère du prévenu avait trouvé la mort dans cet accident, le 1er octobre 2022 à Bains-sur-Oust (Ille-et-Vilaine), sur l'axe La Gacilly-Redon.
"Il roule à 180 km/h sur des routes de campagne"
J'ai brisé une famille, ils ont perdu leur sœur, leur fille et moi j'ai perdu ma femme.
le prévenu
À la barre, la sœur de la jeune femme disparue a lu une lettre dans laquelle elle a retracé les mois qui ont suivi le drame : le soutien de ses parents au mis en cause., les publications sur les réseaux sociaux de celui qui était "arrivé couvert de bleus", ayant eu un "nouvel accident" le jour d'une "commémoration".
"Quelques mois après l'accident, il me parlait de son amour pour la vitesse et je lui avais suggéré d'aller sur un circuit", a aussi détaillé la jeune femme devant la cour, qui avait constaté "des vidéos sur lesquelles il roule à 180 km/h sur des routes de campagne".
Son père avait d'emblée fait savoir qu'il ne souhaitait "pas de procédure" : sa fille était "partie heureuse" et les parents n'avaient donc aucune "velléité de vengeance" à son encontre. Ils ne se sont d'ailleurs pas constitués parties civiles.
Sursis, amende et permis annulé
Mais du point de vue de la procureure de la République, le trentenaire devait tout de même être condamné à trois ans de prison avec sursis simple, à 200 € d'amende et à l'annulation de son permis de conduire avec "interdiction de le repasser pendant cinq ans".
"Il y a eu douze excès de vitesse depuis 2011, c'est énorme", a déploré la représentante du ministère public. Elle souhaitait donc que le chauffeur-routier prenne "conscience de la gravité de son comportement".
"Il ne verbalise pas très bien et n'a pas réussi à vous dire ce qu'il avait exprimé : le fardeau qu'il a à supporter est insupportable", a plaidé Me François-Xavier Gosselin, l'avocat du prévenu. Une fois son état "consolidé", le père de famille avait "de façon un peu curieuse (...) rompu son contrat de travail de conducteur d'engins" pour "retravailler tout de suite" en tant que chauffeur-routier. Et depuis, "il n'a aucune difficulté sur la route avec son employeur".
L'avocat rennais avait par ailleurs rappelé que son permis de conduire lui était "absolument fondamental" pour "continuer à assumer l'ensemble de ses obligations réelles et sérieuses" et pour qu'il puisse "s'en sortir", avec "tout le respect qu'il porte à la victime".
À la fin de l'évocation de l'affaire, la mère de la jeune femme a serré le prévenu dans ses bras. Finalement, le tribunal a prononcé la peine de sursis requise et l'a condamné à 100 € de contravention. Son permis a été annulé et il aura interdiction de le repasser pendant deux ans.