L'Établissement Français du Sang lance la troisième édition de la semaine de sensibilisation aux sangs rares. Des groupes sanguins qu'on ne retrouve que dans 4 cas sur 1000. Une rareté qui peut devenir un danger mortel pour ceux qui doivent être transfusés. Selon l'EFS Bretagne, les dons de sang sont l'occasion de savoir si on est porteur d'un sang rare.
C'est une information très peu connue. En France 700 000 personnes sont porteuses d'un sang rare. Ils sont près de 30 000 en Bretagne. Un groupe sanguin est considéré comme rare lorsqu'il ne concerne que moins de 4 personnes sur 1000. Selon le Docteur Bruno Danic, Directeur de l'Etablissement Français du Sang en Bretagne, "les groupes sanguins ont une transmission génétique au fil du temps, depuis le début de l'histoire de l'Humanité. Puis il y a des mutations qui font apparaître de nouveaux groupes sanguins ou des variants qu'on appelle les sangs rares". Parmi les personnes les plus concernées, celles originaires d'Afrique ou encore des Caraïbes, des zones géographiques où la diversité génétique est la plus importante au monde.
"Ils ont un sang rare. Près de 30 000 Bretons ne le savent pas."
Docteur Brunno DanicDirecteur de l'Etablissement Français du Sang de Bretagne
Une rareté qui peut vite devenir problématique lorsque ces patients au sang rare ont besoin d'une transfusion lors d'une opération chirurgicale, dans le cas d'une grossesse à risque ou encore s'ils sont atteints d'une maladie chronique.
La transfusion, seule solution contre la Drépanocytose
C'est le cas d'Olga Niemaen. Depuis la naissance, elle est atteinte d'une maladie qui ne se guérit pas avec des médicaments : la Drépanocytose, une maladie génétique du sang qui s'attaque aux globules rouges.
Ce sont les transfusions sanguines qui me remontent
Olga NiemenMembre de l'association "Le cri de la Drépanocytose"
Pour elle, la seule solution contre ses douleurs, ce sont des transfusions très régulières. Une nécessité pour elle "Quand on est anémiée, on est fatiguée, on est fragilisée. En ce moment, mon taux d'hémoglobine est très bas et ce sont les transfusions sanguines qui me remontent." précise cette quarantenaire qui est aussi membre de l'association "Le cri de la Drépanocytose". Pour elle, la sensibilisation au don de sang reste une priorité.
Nous avons besoin d'augmenter le nombre de donneurs de sang rare
Docteur Bruno DanicDirecteur de l'Etablissement Français du Sang de Bretagne
Pour la troisième année consécutive, du 29 janvier au 3 février 2024, l'Etablissement Français du Sang lance sa semaine de sensibilisation aux sangs rares. Objectif : faire venir des donneurs. Pour faire grossir les stocks de sangs rares mais aussi pour détecter les personnes qui en sont porteuses. "En France, nous avons une banque de sangs rares avec du sang congelé. Pour autant, nous avons besoin d'augmenter le nombre de donneurs pour pouvoir soigner tous les patients ayant eux aussi un sang rare." précise le Docteur Bruno Danic, Directeur de l'EFS-Bretagne.
J'ai quelqu'un de mon entourage qui a eu besoin de transfusion. C'est important.
Ibrahim Sarrdonneur
Parmi les donneurs ayant répondu présents, Ibrahim Sarr, installé sur un fauteuil. "Ça ne prend pas beaucoup de temps. C'est important de sensibiliser au don de sang. Que le sang soit rare ou pas d'ailleurs. Moi, j'ai quelqu'un de mon entourage qui a eu besoin de transfusion. C'est important." conclut-il avec le sourire.
Des dons de sang toujours gratuits et indispensables. 600 dons sont nécessaires chaque jour en Bretagne pour traiter des patients.