C'est, depuis 1961, un site industriel emblématique du bassin rennais. L'usine de La Janais, à côté de Rennes, Citroën à l'origine, devenue PSA, puis Stellantis aujourd'hui, a décidé de rouvrir ses portes au public. Des visites organisées avec Destination Rennes, pour la Métropole, à partir de ce jeudi 4 mai. Une ouverture, qui répond à une demande de tourisme industriel. Découverte des lignes de production en avant-première.
Les caisses de voitures défilent à petite vitesse sur les lignes de production. Autour, les ouvriers s'affairent pour visser un écrou, installer un élément. Un peu plus loin, des éclairs de lumière jaillissent, ce sont des robots, avec leurs grands bras, qui interviennent pour des opérations de soudure sur les portières, pendant que de petits wagons, circulent de façon totalement autonome pour approvisionner les différents postes de montage. Et puis, en levant la tête, une autre ligne à plusieurs mètres du sol, où elles passent à la chaîne, rutilantes. Ces voitures, pas encore complètement équipées, sont passées par l'étape, peinture.
L'usine vient tout juste de recommencer à fonctionner après plusieurs interruptions pour cause de pénurie de composants électroniques qui arrivent de Chine. Ce qui a dû nécessiter "une adaptation de la chaîne logistique pour s'adapter et être moins dépendant", note Étienne-Martin Commandeur, le directeur du site. Un redémarrage stimulant.
Des visites destinées au grand public
L'usine Stellantis de Rennes - La Janais, incitée par Destination Rennes, l'Office de tourisme de la ville, a décidé d'ouvrir ses portes au grand public. Des visites qui avaient été abandonnées depuis des années, suite aux difficultés économiques, puis à la crise sanitaire. Mais face à une forte demande du public et suite au succès des deux dernières semaines du Tourisme économique, l'entreprise a pris la décision "de s'ouvrir et de se reconnecter avec son environnement. C'était un impératif pour nous", indique Étienne-Martin Commandeur.
Les visites, à partir de ce jeudi 4 mai 2023, sont limitées à 12 personnes, pour un parcours d'1h30. Elles se dérouleront les mardis et jeudis à 9h45 et 13h45, pour un coût de 15€, avec la nécessité de s'inscrire à l'avance sur le site.
Découverte pour les futurs guides
C'est Claude Pihery, à la communication de l'entreprise, qui assure la visite du jour, aux futurs guides de la Métropole. Il leur explique les étapes de fabrication, emboutissage, ferrage, peinture, montage. C'est la quatrième fois que ces six guides, qui assureront la découverte du site, suivent le parcours de visite.
Et il faut bien ça pour comprendre l'endroit, très vaste et où l'enchainement des opérations n'a rien de linéaire. "Déjà, il faut se repérer, assure Philippe Bohuon, animateur du patrimoine, ce n'est qu'au bout d'un moment, qu'on réalise qu'on a fait une boucle. C'est vrai, qu'il faut un certain temps pour appréhender le lieu, ajoute-t-il, parce qu'on peut avoir les images des véhicules qui avancent, d'abord la caisse, etc, or là tout se fait un peu en même temps, les roues arrivent d'un côté, les portes de l'autre... le véhicule avance, recule et se monte progressivement. Avant d'arriver au 1500 points de contrôle qu'on voit en fin de visite, il y a tout un cheminement. Ça rentre, ça repart, on va installer les portières, ça passe à la peinture et après, on enlève les portières pour pouvoir travailler sur l'intérieur du véhicule, ça se monte, ça se démonte, donc c'est très particulier !"
410 véhicules produits par jour
Stellantis Rennes compte aujourd'hui 2000 salariés, qui produisent 410 voitures par jour. Deux modèles y sont produits, des Citroën C5 Aircross et des Peugeot 5008.
L'entreprise prépare l'arrivée d'un nouveau véhicule Citroën pour 2024 sur le site de Rennes, un SUV électrique, nom de code CR3. "Un nouveau projet, qui nous permettra d'offrir à nos clients les quatre énergies possibles, dont l'électrique, explique le directeur rennais, et on est déjà en train de transformer l'usine pour ce projet Citroën.
Transition énergétique en cours
Une usine en pleine transition énergétique, qui veut diviser par deux sa consommation d'énergie, "ce qui passe par une réduction des surfaces, assure encore Étienne-Martin Commandeur, il faut préserver le moindre mètre carré. Donc, nous sommes engagés depuis plusieurs années, aidés par le territoire, à la réduction et au compactage du site. Nous sommes en train aussi de transformer toutes les technologies pour optimiser et préserver les rendements énergétiques, et on a un plan d'autonomie énergétique pour 2025, pour être à 50% autonomes. Ce qui passe par la mise en place d'une biomasse (source d'énergie renouvelable), en cours de réalisation cette année."
Après des années compliquées et un virage toujours difficile à négocier pour l'industrie automobile, c'est donc un nouvel élan, pour le site rennais, confirmé avec une envie de répondre à l'aspiration du public, pour ce type de tourisme industriel.