Afin d'effacer son inédit zéro pointé de Tokyo, l'équipe de France de canoë-kayak slalom a fait pour les JO 2024 le pari de la jeunesse, incarné par le breton Titouan Castryck, 19 ans.
Depuis que le slalom a définitivement rejoint le programme olympique en 1992, les céistes, spécialistes du canoë, et kayakistes français ont fini chaque JO avec au moins une médaille. Mais cette impressionnante série a pris fin à Tokyo d'où la France, nation-phare de la discipline qui pèse 18 médailles, dont sept titres, est revenue bredouille.
Trois ans plus tard, sur "leur" bassin de Vaires-sur-Marne où débutent samedi les épreuves avec les éliminatoires de K1 femmes et de C1 hommes, les Bleus débarquent en force et ambitieux.
"On est la seule nation à avoir six athlètes qualifiés pour huit départs possibles et nos huit bateaux ont de vraies chances de médailles", résume Ludovic Royer, le directeur technique national.
"Je vais vite, je peux être assez solide"
Quatre de ses six sélectionnés découvrent les JO, mais ne s'en font pas pour autant une montagne.
"Je vais vite, je peux être assez solide, on verra le jour-J si je craque ou pas", illustre Castryck.
Double champion du monde des moins de 18 ans, le kayakiste de Cesson-Sévigné n'était pourtant "pas très bien parti" pour décrocher son visa olympique "après des Mondiaux de Londres un peu pénibles".
"Je n'avais plus grand'chose à perdre sur la dernière épreuve de sélection, j'ai tout donné et cela a bien marché", résume Castryck, qui a pris le meilleur sur l'expérimenté Boris Neveu, double champion du monde de K1 et 7e des JO-2021.
Le cross réussit aux Bleus
Un vent de jeunesse a soufflé aussi sur le C1 masculin: Nicolas Gestin, 24 ans, a devancé un champion olympique, Denis Gargaud, sacré en 2016 à Rio. Le Breton se sait attendu dans la discipline où Tony Estanguet, le grand patron des JO-2024, s'est illustré avec trois titres olympiques (2000, 2004, 2012).
"Je suis une chance de médailles comme une autre, je suis juste content de prendre le relais de Tony Estanguet et de Denis Gargaud. Si je peux faire rêver des jeunes comme ils m'ont fait rêver quand j'étais enfant, cela serait cool", sourit-il.
Revanche olympique
Si la kayakiste Camille Prigent participe elle aussi à ses premiers JO, Marjorie Delassus a une revanche olympique à prendre: à Tokyo, elle s'était classée 4e en C1, à une poignée de points du podium.
"Depuis Tokyo, j'ai progressé dans tous les secteurs, physique, mental et technique", martèle celle qui a renoncé en 2023 à se faire opérer d'une rupture du ligament antérieur croisé du genou droit pour préserver son rêve d'or olympique.
Les ambitions françaises sont amplifiées par l'introduction d'une nouvelle épreuve, le kayak cross, une course en confrontation qui rappelle le BMX ou le skicross et qui réussit aux Bleus.
La France y sera notamment représentée par Boris Neveu, trois fois médaillé d'argent dans la discipline au niveau mondial. "En cross, il faut toujours s'adapter, c'est stressant et en même temps excitant, on ne sait jamais ce qui va se passer", savoure le vétéran de l'équipe (38 ans).