Le cancer chez l’enfant est la deuxième cause de mortalité infantile dans les pays développés. Ce mercredi 15 février, journée internationale consacrée à ce sujet, le service d’oncohématologie pédiatrique du CHU de Rennes se mobilise. En collaboration avec la ville de Rennes et 30 associations partenaires, il organise, place de la mairie, une journée d’information et de sensibilisation sur le quotidien d’enfants hospitalisés. Entretien.
Cette journée internationale vise à mieux faire connaître la réalité des cancers de l'enfant et promouvoir les actions de prévention, mais aussi les soins et la recherche. Une journée essentielle pour Virginie Gandemer - chef du service d'hémato-oncologie pédiatrique CHU de Rennes.
En France, 2500 nouveaux cas dénombrés chaque année
Le cancer chez l'enfant est une maladie rare qui représente 1 à 2 % de l'ensemble des cancers. On compte près de 2 500 nouveaux cas chaque année en France. Certaines formes de cancer sont spécifiques à l'enfant et, inversement, la plupart des cancers de l'adulte n'existent pas chez l'enfant. Si les facteurs favorisant le développement du cancer ont été clairement identifiés chez l'adulte (alcool, tabac, produits toxiques, virus, etc.), ces causes sont très rarement présentes chez l'enfant.
Quels sont ces cancers spécifiques à l'enfant ?
Virginie Gandemer : il s'agit de maladies qui nécessitent des traitements et des approches différentes que chez les adultes atteints de cancer. En majorité, ce sont des leucémies, des tumeurs cérébrales et aussi des cancers spécifiques qui dérivent des reliquats embryonnaires.
Ces cancers pédiatriques nécessitent-ils une prise en charge spécifique ?
Virginie Gandemer : ces cancers ont une cancérogenèse particulière, donc il faut trouver un traitement particulier, à la fois innovant pour guérir les 20 % de jeunes patients que l'on ne guérit pas encore, mais aussi en ayant en tête que quand on soigne un enfant avec un âge médian de six ans, on essaie de préserver sa qualité de vie pour le reste de son existence. On tente d'éviter les effets secondaires. On diminue au maximum les doses de chimiothérapie, on évite la radiothérapie qui empêche l'organisme de grandir. Il faut chercher d'autres traitements que la chimiothérapie classique.
Le rôle des associations, présentes aujourd'hui à vos côtés autour de ces enfants, est-il vital ?
Virginie Gandemer : les traitements font que les enfants passent énormément de temps à l'hôpital, mais il faut qu'ils continuent à être scolarisés, qu'ils jouent, qu'ils fassent des activités culturelles et sportives. Les bénévoles aident beaucoup dans ce domaine. D'autres associations œuvrent pour des activités en dehors de l'hôpital. Il y a aussi des rencontres organisées pour eux et entre eux qui leur permettent de partager. C'est très important !