L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) a inauguré mercredi son antenne rennaise. Une cinquantaine d'agents sur 600 y travaillent. Ils seront 190 d'ici 2025, à lutter contre la cyber-criminalité en testant la fiabilité des réseaux.
L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), le chef d'orchestre français dans la lutte contre les cyberattaques, a inauguré mercredi son antenne à Rennes. Elle sera notamment chargée de développer ses moyens de détection des menaces.
Face à une menace qui se densifie
Ce bâtiment de quatre étages situé dans l'ouest de Rennes est le seul site de l'Anssi à être situé hors de la région parisienne et il a vocation à le rester. C'est un choix assumé, déjà parce que de nombreux agents travaillaient en région, mais aussi pour ajouter une certaine capacité d’action : "On va y faire un peu tout ce que fait l'Anssi, avec un focus particulier sur les activités de détection et de supervision qui bénéficieront de la présence de nombreux acteurs locaux, civils comme militaires avec certaines composantes du commandement de la cyberdéfense (Comcyber)", a expliqué à la presse le directeur général de l'agence, Vincent Strubel.
Lire aussi : Cyberattaques dans les hôpitaux. Comment les CHU font-ils face ?
On le voit et on en parle régulièrement, la menace se densifie. CHU, mairies, entreprises, services publics... Les cyberattaques se multiplient. L'idée de l'Anssi à terme est de pouvoir accompagner 10.000 cibles potentielles de cyberattaques.
Lire : Cyberattaque contre des mairies : un phénomène lourd de conséquences pour les collectivités
Une cinquantaine de Rennais sur 600 agents
Le site n'est pas une antenne à vocation régionale mais bien une extension de l'Anssi. "Il n'y a pas une Anssi bretonne et une Anssi parisienne mais une seule agence qui est répartie sur plusieurs sites. Je pense que nos équipes de détection seront à terme quasi exclusivement ici et nos équipes de réponse à incident seront plutôt à Paris parce qu'elles ont vocation à rayonner sur tout le territoire national", a poursuivi Vincent Strubel.
Près d'une cinquantaine d'agents (venus de Paris) travaillent déjà sur place, sur 600 au total. Le nombre de Rennais doit atteindre 190 à l'été 2025, avec un recrutement local.
Parmi leurs missions : Tester la sécurité des réseaux sans fils : 4G, 5G et future 6G, mais aussi celle des logiciels, composants de téléphones, pièces d’ordinateurs, des cartes bancaires etc.
En « écoutant » les champs électromagnétiques qui passent dans un appareil numérique, les agents du laboratoire peuvent par exemple déchiffrer la "clé secrète" de l'appareil. C'est aussi l’Anssi qui délivre la certification de sécurité d’une puce électronique de cartes bancaires.
Les Jeux de Paris en ligne de mire
Pour Stéphane Bouillon, le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, le principal enjeu pour la France à court terme en matière de cyberdéfense porte sur les Jeux olympiques de Paris et l'Anssi en est un acteur-clef. "C'est vraiment le moment essentiel car si l'on rate celui-là, on aura démontré une vulnérabilité assez large sur d'autres services", ajoute-t-il.
"Ces JO sont l'illustration d'un défi plus large", l'industrialisation de la cybercriminalité "ces trois dernières années qui touche tout le monde de manière très visible, nos hôpitaux et nos collectivités", renchérit M. Strubel. Pour Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du numérique, "il faut faire prendre conscience à nos concitoyens de développer des gestes barrières pour éviter de tomber dans les pièges des cybercriminels".
Avec Myriam Thiébault.