L'une des dernières survivantes françaises de la Shoah, Magda Hollander-Lafon, est décédée à Rennes

C'est ce dimanche 26 novembre au matin, alors qu'elle était hospitalisée à Rennes (Ille-et-Vilaine), que Magda Hollander-Lafon est décédée à l'âge de 96 ans. La rescapée de la Shoah, a passé 40 ans de sa vie à témoigner auprès des jeunes.

"Magda a sensibilisé plus de 50 000 jeunes collégiens ou lycéens en 40 ans" nous explique une de ses grandes amies, contactée ce dimanche après-midi. Des milliers de jeunes que Magda Hollander-Lafon a rencontrés dans des établissements ou au cours de conférences en France et particulièrement dans le Grand-Ouest.

C'est extraordinaire ce qu'elle a fait auprès de ses jeunes en témoignant. Elle leur a communiqué beaucoup d'amour. Elle peut enfin se reposer en paix après tout ce qu'elle a vécu.

Une amie proche

"Je l'ai eu jeudi au téléphone et je l'ai senti sereine même si, comme elle le disait, elle 'sentait que la vie commençait à la quitter' " relate cette amie très proche. Magda Hollander-Lafon était hospitalisée depuis ce 24 novembre à la clinique Saint-Laurent à Rennes, ville où elle résidait.

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Rescapée des camps de la mort

Magda Hollander-Lafon était l'une des dernières survivantes françaises de la Shoah. Elle avait tout juste 16 ans lorsqu'elle avait été déportée dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne.

Elle nous confiait, en juillet 2018, lors de l'entrée de Simone Veil au Panthéon, que comme elle, au printemps 1944, c'est une petite silhouette anonyme qui lui avait sauvé la vie sur le quai d'Auschwitz-Birkenau, lui conseillant de dire qu'elle avait 18 ans, plutôt que 16. Conseil qu'elle avait suivi lorsqu'elle s'était retrouvée "devant Mengele, avec son bâton, parce que de ce bâton dépendait notre vie, à droite ou à gauche". 

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L'une des dernières survivantes françaises de la Shoa, Magda Hollander-Lafon, raconte comment elle a évité la mort et pourquoi elle témoigne depuis 40 ans auprès des jeunes. ©Séverine Breton / Thierry Bouilly - FTV (Reportage tourné en avril 2022)

Il lui avait fallu, après sa libération, 30 ans pour trouver les mots afin de raconter l'horreur des camps. Mais elle avait promis. Promis à Auschwitz à quelqu'un qui peu de temps avant de mourir lui avait dit : "Tu es jeune, tu dois vivre, pour dire au monde ce qui se passe ici, pour que ça ne puisse plus jamais advenir."  Et depuis la fin des années 70, elle témoignait, pour le devoir de mémoire, auprès des plus jeunes. 

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