Une 5eme vague plus tardive que dans les autres régions, un variant plus contagieux et un taux d'incidence conséquent : la situation reste tendue au CHU de Rennes. Le 19 janvier, il a atteint son pic d'hospitalisation de la 1er vague de mars 2020. Malgré tout, l'espoir d'une décrue est en vue.
En mars 2020,147 patients étaient hospitalisés, ce chiffre a été dépassé le dimanche 23 janvier dernier avec 169 patients enregistrés, selon l'équipe du CHU de Rennes qui a dressé un bilan ce 24 janvier.
Alors que le plan blanc a été déclenché le 19 novembre dernier, le CHU a fait face début janvier à une très forte reprise des admissions de patients Covid et une augmentation du niveau d'activité d'accueil des urgences adultes et pédiatriques.
En ce moment, en réanimation, plus de 70% des patients sont atteints du virus Delta et ne sont pas vaccinés ou avec un schéma vaccinal incomplet. Les autres ont des facteurs de risque.
Près de 4% des professionnels de l'hôpital, malades du Covid fin janvier
La tension se fait sentir aussi du côté des personnels avec 352 professionnels sur 9100 en arrêt de travail Covid à la fin janvier.
Une situation qui a obligé l'établissement à mobiliser des lits de réanimation supplémentaires et à déprogrammer.
Pour dégager des lits supplémentaires, nous avons fermé temporairement 7 salles de blocs opératoires, soit plus de 20 % de nos capacités pour libérer des ressources médicales et soignantes en renfort pour les cas de réanimatin Covid. Nous sommes donc amenés à déprogrammer des interventions chirurgicales.
Véronique Anatole-Touzet, directrice Générale CHU Rennes
Conséquence des déprogrammations ?
Ce sont les interventions de chirurgie fonctionnelle qui sont en priorité déprogrammées de quelques semaines comme les poses de prothèses de hanche.
Mais certaines ne peuvent pas attendre, comme dans la chirurgie des cancers.
Notre grande difficulté, c'est de faire face. On augmente les cadences, mais il faut faire des choix de déprogrammations sans faire perdre de chance aux patients. Le problème majeur, ce sont les examens différés pour des dépistages ou détection des cancers avec des risques de diagnostiques retardés et leurs conséquences.
Professeur Jean-Yves Gauvrit, président Commission Médicale d'Etablissement
Une décrue peut-être en vue
Des paroles réconfortantes malgré tout, de la part de Pierre Tattevin, infectiologue.
"Même si le variant Omicron dépasse tout ce qu'on a connu en terme de contagiosité et si nous ne sommes pas encore en situation de plateau pour gérer l'afflux de cas Covid, on arrive à s'occuper de tout le monde. Les patients sont dans un état moins grave et restent moins longtemps à l'hôpital."
On peut espérer que la décrue arrive en Bretagne dans quelques semaines. Pour la 1ère fois, elle n'est pas la région la plus épargnée et le pic de l'épidémie est arrivé plus tard que dans d'autres endroits.
Pour autant, selon les dernières données de l'OMS, avec une forte population en Europe déjà contaminée ou cas contact ou vaccinée, l'immunité collective pourrait éviter une nouvelle vague, conclut l'infectiologue.