La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention, ce vendredi 15 septembre 2023, un habitant de Port-la-Nouvelle (Aude) accusé d'avoir tenu les comptes de messagerie Telegram d'un trafic de stupéfiants perpétré entre Malestroit et Lorient (Morbihan).
L'enquête s'est ouverte en juin 2022, lorsque les enquêteurs avaient découvert une plantation de cannabis dans un terrain loué à Malestroit. Elle aura finalement permis de révéler un important trafic de stupéfiants orchestré au niveau national depuis le réseau de messagerie cryptée Telegram, et cela par le biais de "plusieurs comptes".
Ceux-ci étaient administrés par Cyril X. Cet habitant de Port-la-Nouvelle âgé de 34 ans a été identifié comme impliqué dans un réseau de revente à Narbonne, Sète et Montpellier (Hérault). Il se rendait régulièrement à Barcelone, et procédait à l'envoi de colis Chronopost, notamment destinés à un habitant de Lorient.
À son domicile, il n'avait pas été découvert grand'chose, mais des capsules de conditionnement, une imprimante avec des stickers pour les stupéfiants. Une boîte d'expédition avec 101 g de résine avaient été retrouvés chez sa mère.
Il veut être aux côtés de sa mère malade
Le trentenaire a finalement progressé dans ses déclarations et a admis avoir été le créateur d'un compte Telegram, un groupe constitué d'amis dont le but était de noter les dealers par rapport aux tarifs, la qualité, etc et de créer des vidéos pour le trafic. Il avait un rôle de mise en relation via l'application Telegram, ont résumé les enquêteurs.
Ce père de deux enfants, célibataire, est donc incarcéré depuis le 25 novembre 2022. Il réclamait sa remise en liberté, ce jeudi 14 septembre 2023, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes : sa mère, qui vit également à Port-la-Nouvelle, souffre en fait d'un cancer du sein et son transfert dans une prison plus proche a été refusé.
Son avocate avait aussi souligné que Cyril X "participait [à l'époque au trafic] car il consommait [des stupéfiants]" et que "tout ce qui avait été mis en place" par son client "n'existe plus" désormais. Celui-ci souhaitait par ailleurs pouvoir sortir pour voir sa fille de 10 ans, avec qui il a "des liens importants", avait souligné Me Perrine Limon-Duparcmeur.
"Même pas besoin de sortir de chez soi pour faire du trafic"
L'avocate générale avait pour sa part rappelé la découverte de 1 kg de cannabis et 345 grammes d'herbe dans un véhicule lui appartenant dans l'Hérault, mais il ne savait pas, avait-elle ironisé. L'homme était pourtant sous sursis probatoire et a continué après ce contrôle et cette garde à vue à l'issue de laquelle il avait été remis en liberté.
"Maintenant, il n'y a même pas besoin de sortir de chez soi pour faire du trafic de stupéfiants, c'est bien ça le problème", a donc déploré la représentante du parquet général de Rennes. "Ça faisait dix-huit mois qu'il était sans travail, qu'il vivait du RSA et des APL et le trafic de stupéfiants, ça paie beaucoup plus qu'un SMIC !", avait-elle grincé.
La représentante du parquet général de Rennes avait en conséquence réclamé le maintien en détention de cet homme "pas stupide pour avoir monté quelque chose d'aussi élaboré et économiquement structuré".
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes s'est finalement rangée à son avis et l'a maintenu en détention./