Le "kinésiologue" accusé d'avoir provoqué la mort de son enfant de 17 mois, et affamé son autre enfant, restera en prison

Adepte de théories sectaires, un quinquagénaire de La Gacilly, dans le Morbihan, est en détention provisoire depuis deux ans et demi, après le décès de l'une de ses filles, retrouvée amaigrie et avec des ecchymoses sur le corps. La Cour d'appel de Rennes a rejeté, vendredi 18 octobre, sa demande de remise en liberté, dans l'attente de son procès.

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Le kinésiologue adepte des théories crudivores et autres "médecine alternatives" restera en prison. La Cour d'appel de Rennes a rejeté sa demande de remise en liberté, ce vendredi 18 octobre 2024, dans l'attente du procès qui déterminera s'il a provoqué la mort de sa petite fille de 17 mois. 

À lire. Un couple de La Gacilly condamné pour privation de soins sur ses deux enfants

Incarcéré depuis avril 2022, le prévenu avait en effet demandé à sortir de prison pour s'installer chez ses parents à Rouen (Seine-Maritime) : l'homme de 53 ans est en détention provisoire pour avoir privé ses enfants de "soins et d'aliments" et pour avoir mortellement secoué sa petite fille.

Le quinquagénaire de La Gacilly avait lui-même appelé les pompiers, le 11 avril 2022, parce que sa fille était "inconsciente" : elle était en réalité "en arrêt cardio-respiratoire" et était décédée dans la soirée alors qu'elle présentait "des ecchymoses sur le corps".

Déshydratation et dénutrition

le prévenu avait expliqué qu'il avait décidé d'aller "pique-niquer en forêt" avec ses deux filles, mais sa cadette n'avait "pas mangé depuis la veille" et elle "manquait d'énergie". Elle aurait "chuté de sa hauteur", avait-il expliqué. Mais la sœur de la petite a vu son père agripper l'enfant et la secouer.

Des tiques avaient aussi été découvertes sur sa main et dans son cuir chevelu. L'enfant se trouvait par ailleurs "dans un état de déshydratation et de dénutrition" important puisqu'elle pesait seulement 8 kg à 17 mois. 

Le centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes avait fait un signalement aux autorités judiciaires, au vu l'état de l'enfant : les médecins considéraient que "des négligences" avaient pu être commises et que des "traumatismes" lui être infligés.

L'enfant était nourrie de compotes de fruits mixés

Le prévenu avait donc fini par expliquer le mode de vie de sa famille : il était lui-même issu d'une "famille privilégiée" et avait découvert avec ses propres parents "la médecine alternative". Cet ancien cordonnier avait donc décidé d'entrer en école de kinésiologie et exerçait à La Gacilly au moment des faits. Lui et sa femme avaient fini par dire qu'il suivait "des règles strictes" en matière alimentaire : le foyer consommait "uniquement des végétaux" et suivait donc un régime "crudivore", infligé aussi à leurs enfants en bas âge.

Concrètement, cet adepte de théories sectaires nourrissait son bébé de "compotes de fruits mixés avec du lait végétal" et les horaires des repas n'étaient pas fixes : le couple se fiait à ce "régime alimentaire physiologique et intuitif". La petite de 17 mois manifestait sa faim par "des cris" ou "des miams", expliquera sa mère.

Placés, les enfants avaient été remis à leurs parents

Placés par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) en novembre 2020, les enfants avaient ensuite été remis au couple. La mort de la petite est intervenue peu après. 

Une première condamnation est intervenue deux mois après le décès de l'enfant, en 2022, lorsque les deux parents avait été jugés pour "privation d'aliment" sur leur enfant décédé et sur leur autre fille âgée alors de 7 ans. La mère avait ainsi été condamnée à 15 mois de prison avec sursis et au retrait de son autorité parentale sur sa fille ainée.

Également déchu de toute autorité parentale sur l'ainée, le père présente néanmoins un danger, selon l'avocate générale auprès de la Cour d'appel de Rennes. Dans la mesure où il a "toujours nié les "secouements", qu'il se montre "dénué d'empathie et de culpabilité", la Cour craint une "réitération des faits" sur d'autres personnes. Il devra rester en prison le temps que l'audience pour son procès soit fixée. 

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