Dans une lettre ouverte, le préfet d'Ille-et-Vilaine répond aux propos tenus par le président de l'Unef, William Martinet, sur France info vendredi. Cette lettre fait suite aux débordements et aux violences qui ont émaillé la manifestation contre la Loi Travail à Rennes, jeudi 28 avril.
Lors d'une intervention sur France Info, le président de l'Unef avait déclaré vendredi, évoquant la manifestation de jeudi dernier contre la Loi travail, que "dans certaines villes de l'ouest de la France comme Rennes ou Nantes, nous avons vu des stratégies de la part de la police qui était parfois contre-productives. Plutôt que d'isoler les casseurs du reste des manifestants, nous avons des forces de police qui ont fait le choix de rentrer en confrontation pour disperser des cortèges qui étaient parfois pacifistes."
Enregistrements filmés à dispo
Le préfet d'Ille-et-Vilaine, Patrick Strzoda lui répond dans une lettre ouverte publiée samedi 30 avril, veille d'une nouvellemobilisation. Il précise qu'il tient à disposition du président de l'Unef, des enregistrements filmés de la manifestation, "dans leur intégralité". Il ajoute " qu'alors que le cortège encadré par les organisations syndicales se dirigeait vers son point de dislocation, la place Charles de Gaulle, située à 800 mètres de l'accès au centre historique tenu par les forces de l'ordre, un groupe de 700 à 800 manifestants s'est désolidarisé du cortège officiel et a emprunté le boulevard de la liberté et la rue Maréchal Joffre pour aller à la rencontre des forces de l'ordre."Il décrit ensuite "une centaine d'individus masqués, cagoulés, armés de barres de fer et munis de projectiles divers qui se sont livrés à des exactions contre des bâtiments et des équipements publics, avant de venir chercher l'affrontement avec les forces de l'ordre, qui étaient en position statique et protégeaient les accès au centre-ville."Les forces de l'ordre ont dû réagir
Il détaille le mode opératoire de ces manifestants cagoulés
"Cette agression délibérée a pris la forme de divers jets de projectiles sur les policiers, parmi lesquels une ancre marine, des billes d'acier, des bouteilles remplies de liquides inflammable, des mortiers d'artifice, des 'bombes agricoles'". "J'ai donné l'ordre aux forces de sécurité, après les sommations d'usage, de disperser cet attroupement armé", indique le préfet. "C'est dans ce contexte que trois policiers et un manifestant ont été blessés. Les circonstances dans lesquelles ce manifestant a été gravement blessé à l'oeil seront déterminées par l'enquête de l'IGPN", ajoute-t-il. Enfin, il déplore la violence de ces affrontements et "leur bilan humain inacceptable" et invite l'Unef à participer à la réunion préparatoire qu'il organise avant chaque manifestation.Le manifestant, un étudiant de 20 ans en géographie à Rennes 2, a perdu définitivement l'usage de son oeil gauche. Plusieurs étudiants ont affirmé que le jeune blessé à l'oeil avait été victime d'un tir de lanceur de balles de défense (LBD40, successeur plus puissant du Flash Ball, ndlr) utilisé par les forces de l'ordre.