Le ravisseur présumé de Rifki reconnaît un geste déplacé à caractère sexuel avant le rapt

Ahmed, le ravisseur présumé du jeune Rifki, enlevé à Rennes samedi et retrouvé dimanche à Libourne, a reconnu, selon son avocate, avoir eu un "geste déplacé à caractère sexuel" sur le garçonnet. 

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Emmanuelle Khan-Renault, l'avocate du suspect, a expliqué à francetv info ce mardi que "ce geste s'est produit durant les quatre jours où Ahmed a cohabité avec la famille, sans doute vendredi". Elle n'a pas précisé la nature du geste.

Entendu par un juge d'instruction ce mardi après-midi

Lundi, le parquet de Rennes avait pourtant précisé que l'enfant n'avait "évoqué aucune violence de quelque nature qui aurait pu être commise par le mis en cause qu'il appelle familièrement 'Tonton Ahmed'". 

Le parquet expliquait également que le jeune homme de 25 ans fait cependant l'objet "de poursuites pour des faits d'agression sexuelle au préjudice d'un mineur de quinze ans". Il doit être jugé pour ces faits en janvier 2016 à Rennes. 

C'est lors de nouvelles auditions ce mardi matin que les jours précédents l'enlèvement ont été abordés. A cette occasion, le suspect aurait fait ces révélations de geste à caractère sexuel.

Une personnalité "fracassée"

Ahmed A., 25 ans, né à Mayotte de parents comoriens, a "un parcours fracassé", selon son avocate. "Il a été victime de sévices sexuels et de maltraitances durant son enfance : on l'a tabassé, on lui a brûlé les bras avec des cigarettes, et son grand-père lui tapait sur le sexe avec divers objets", rapporte Me Emmanuelle Khan-Renault à francetv info. "Il a commencé à fumer du cannabis dès l'âge de huit ans parce que son père, qui en consommait, l'envoyait chercher du shit."

"Tout petit", Ahmed A. a été enlevé à la garde de sa famille pour être placé en foyer, où il aurait à nouveau subi des sévices sexuels. "Il l'a signalé à plusieurs reprises, aussi bien à Mayotte que lorsqu'il était à La Réunion par la suite", précise l'avocate. Le jeune homme, qui souffre de crises d'épilepsie et est analphabète, a été transféré de foyer en foyer, avant de rejoindre l'Hexagone en juin dernier.
Me Emmanuelle Khan-Renault, avocate d'Ahmed A., ravisseur présumé de Rifki Interview réalisée lundi 17 août soir

Les jours avec Rifki

Le ravisseur présumé de Rifki était "inscrit dans un foyer à Rennes" lorsqu'il a rencontré la famille du petit garçon, rapporte Emmanuelle Khan-Renault. C'est durant ce séjour qu'Ahmed A. aurait eu un "geste accidentel, qui peut être assimilé à un geste sexuel". L'incident s'est produit avant le rapt, "sans doute vendredi 14 août", la veille de l'enlèvement.

Selon l'avocate, les motivations du ravisseur présumé restent inconnues. "Il s'est enfermé dans une logique curieuse. Il est parti avec Rifki dans des conditions ubuesques, et dit que son but était de revenir à Rennes". 

A cause de ses démêlés avec la justice, Ahmed A. ne voulait pas déposer le garçon dans un commissariat.
Me Emmanuelle Khan-Renault , avocate de Ahmed A., ravisseur présumé du petit Rifki Interview réalisée lundi 17 août soir

"Il ne souffre pas de déficience intellectuelle, mais il raisonne curieusement et il a un équilibre psychologique fragile", a conclut Emmanuelle Khan-Renault dans son entretien avec francetv info
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