Les Afghans de Rennes entre crainte et espoir : les évacuations vont-elles se poursuivre ?

25 familles rennaises sont bloquées en Afghanistan depuis l'arrivée au pouvoir des talibans. Deux d'entre elles ont pu être évacuées vers le Qatar ce vendredi et devraient rentrer en France la semaine prochaine. Une première mise en sécurité qui redonne espoir à la communauté afghane de Bretagne.

Deux familles rennaises, un couple avec trois enfants et un deuxième couple avec quatre enfants, sont depuis ce vendredi 9 septembre hébergées dans un hotel de Doha, la capitale du Qatar. Elles ont pu embarquer dans le vol affrété par l'émirat qatari et attendent maintenant de savoir quand elles pourront rejoindre la France. "Les autorités françaises leur ont dit qu'ils allaient rester à l'hôtel à Doha jusqu'à lundi au moins" précise ce dimanche 11 septembre Shah Ahmadi, représentant de la communauté afghane de Rennes.

Une lueur d'espoir

11 membres de la communauté sont donc désormais hors de danger. Au total 45 Rennais dont 24 enfants scolarisés dans les écoles de Rennes étaient bloquées en Afghanistan depuis la prise de Kaboul par les talibans le 15 août dernier. Depuis, la communauté bretonne est rongée par l'angoisse. Tous ont des membres de leur famille dans le pays, tous ont souffert des exactions des talibans pendant leur première période au pouvoir à Kaboul entre 1996 et 2001, ou depuis, car les talibans n'ont jamais vraiment cessé d'être présents et actifs en Afghanistan.

Cette première évacuation de ressortissants français depuis la fin du pont aérien dans la nuit du 27 au 28 août fait renaître l'espoir chez tous les Afghans de France, qui se démènent et multiplient sollicitations et manifestations pour qu'émergent des solutions pour rapatrier leurs proches.

Des familles toujours dans l'attente

Selon Shah Ahmadi, deux autres familles rennaises bloquées en Afghanistan avaient été contactées par la cellule de crise du ministère des affaires étrangères pour embarquer dans l'avion de Qatar Airways ce 9 septembre, mais elles n'ont finalement pas pu être évacuées. "Il y avait une jeune femme partie se marier avec un afghan cet été qui n'a pas pu monter à bord avec son mari car celui-ci n'avait qu'un passeport afghan et les qatari leur ont dit que le vol était réservé aux bi-nationaux. Et puis les Qatari ont aussi refusé l'accès à une mère de famille avec ses trois enfants parce que c'était une femme seule." précise Shah Ahmadi.

La peur ne quitte pas tous ceux qui ont encore des proches en Afghanistan, car ils savent que tous les afghans liés de près ou de loin à l'occident peuvent subir les représailles des talibans.
 

Vers une poursuite des évacuations ?

Le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est ce dimanche au Qatar, pour envisager la poursuite des évacuations d'Afghanistan vers la France. "On va essayer d'avancer avec les autorités qataries sur le moyen de poursuivre les évacuations à la fois de nos compatriotes qui restent en Afghanistan et des Afghanes et Afghans qui par leur combat, leur action antérieure sont aujourd'hui en danger à l'égard des talibans", a-t-il déclaré. Il doit s'entretenir ce lundi 13 septembre avec des responsables qataris à ce sujet.

C'est dans la poursuite de ces évacuations que réside l'espoir des Afghans de France, afin de se libérer de la peur qui les étreint face aux menaces qui pèsent sur leur proches restés en Afghanistan.

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