La rentrée des classes, c'est un moment clef dans la vie d'un enfant. Pour ses parents aussi... à plus forte raison quand leurs rejetons sont 4. Entre inquiétude et impatience, voici le récit d'une rentrée de maman... parmi tant d'autres.
7 h, ce mardi. Le radio-réveil se met en route. J'émerge difficilement à l'inverse de nos deux aînés déjà habillés, débarbouillés.Armel, 12 ans, s'est levé en premier. Même s'il ne reprendra le chemin du collège que mercredi (en 5ème), il a proposé d'accompagner son cadet, Yann, 10 ans, dans ses premiers pas vers la 6ème.
Les conseils et l'expérience de son grand frère sont les bienvenus
"Tu te cales exactement sur mon rythme", lui a-t-il conseillé la veille au soir. "Quand je me lève, tu te lèves, pareil quand je m'habille et quand je prends mon petit-déj'... Sinon, tu vas louper ton bus", a prévenu Armel. Yann, lui, oscille entre impatience et inquiétude. La 6ème, c'est un peu plus d'autonomie: aller et revenir du collège en bus, découvrir un nouvel établissement, une autre organisation avec plusieurs professeurs, redevenir un "petit" dans la cour de récré... Il a beau en rêver depuis des mois, maintenant que le moment est venu, les questions se bousculent. Les conseils et l'expérience de son grand frère sont les bienvenus.La seule fois de l'année où je ne dois pas les tirer du lit
Dans la foulée, leurs deux plus jeunes frères se lèvent. Eux sont carrément impatients, pour ne pas dire carrément excités. C'est sans doute la seule fois de l'année où je ne suis pas obligée de les tirer du lit (à part les jours de sortie scolaire... mais ça, ce n'est pas pour tout de suite !). Guénaël, 7 ans, rentre en CE2, Corentin, 5 ans, en dernière année de maternelle. Tout en enfilant les vêtements soigneusement choisis avec moi la veille, les deux frères sont intarissables. "Tu te rends compte! Je vais me retrouver en classe avec toute ma bande !", jubile Guénaël. La composition des classes avec les noms des enseignants a été affichée à l'entrée de l'école lundi soir. Les gamins ont donc passé la soirée précédant la rentrée à décortiquer, analyser, commenter ces infos. Ce qui importe surtout, c'est de savoir si les copains seront en classe avec eux. Apparemment, nos deux rejetons sont comblés!Le départ des collégiens
7h50: tartines et chocolat avalés, gel dans les cheveux et raie sur le côté. C'est l'heure de partir pour les deux plus grands. Sac sur le dos (hors de question d'aller au collège avec un cartable... ça, je l'ai appris un an auparavant avec l'aîné), Yann part prendre son bus, guidé par son aîné fort d'un an expérience. Il est convenu que je le rejoindrai au collège, après avoir conduit nos deux plus jeunes fils en maternelle et primaire.
Trop grand pour être accompagné par maman
8h30, Guénaël, Corentin et moi-même partons. Sur le chemin, nous croisons une autre maman, qui revient de l'école seule. Son fils, élève en CM2, lui a demandé de le laisser au coin de la rue. Trop grand pour être accompagné par maman jusqu'à la grille de l'école. "Je viens de me prendre un de ces vents!", confie mon amie, toute retournée.Du coup, je profite encore plus de pouvoir aller à l'école en serrant les petites mains de mes garçons. Je ne me fais guère d'illusion, ça leur passera, à eux aussi.
Les parents immortalisent l'instant
Devant l'école, nous croisons plusieurs parents, appareil photo en main qui font poser leur progéniture.Un rapide baiser en arrivant dans la cour de l'école élémentaire et voilà mon Guénaël déjà parti retrouver sa "bande". "Mon maître, c'est un nouveau", a-t-il simplement noté auparavant, pas inquiet pour un rond.
Un café de rentrée pour les parents
Au collège: une autre dimension
8h50: 2ème round. Je file à présent vers le collège pour y rejoindre Yann. Cette journée est réservée à la rentrée des p'tits nouveaux de 6ème. Là aussi, un café-viennoiseries de bienvenue est offert aux parents. Mais pas le temps d'en profiter non plus. J'arrive juste au moment où élèves et accompagnateurs sont invités à prendre place dans l'amphithéâtre. Un amphithéâtre ! L'an passé, ça m'avait soufflée ! Moi qui ai fait, comme beaucoup, toute ma scolarité dans ces établissements défraîchis des années 70. Si c'est pas un saut dans la cour des grands, ça ! Pour l'heure, mon Yann semble rassuré. Lui aussi a retrouvé quelques copains. Ils seront un peu plus de 200 élèves de 6ème sur les 1.500 qu'accueille l'établissement. Changement de dimension.Bons élèves, plusieurs parents notent consciencieusement
Discours de bienvenue de l'équipe éducative, qui en profite pour glisser aux enfants (et aux parents) les bons conseils d'usage: coucher tôt le soir, importance du travail personnel, ponctualité. "Le collège est un maillon fort du parcours scolaire", conclue la chef d'établissement. Bons élèves, plusieurs parents notent consciencieusement. Arrive le moment tant attendu de l'appel, classe par classe. Lors de leur inscription, chaque enfant a eu le droit de nommer un ou deux camarades qu'il aimerait retrouver en cours mais aucune promesse n'a été faite. Pour Yann, le suspens est de courte durée. Il fait désormais partie de la 6ème A... tout comme l'un de ses bons copains. C'est donc avec un large sourire que les deux garçons emboîtent le pas à leur professeur principal, quelques parents, dont je suis, dans leur sillage.Bienvenue en 6ème A
En arrivant en classe, les enfants prennent place sur le pupitre marqué à leur nom. Une pile de manuels scolaires les y attend. Nous, parents, sommes invités à prendre place au fond de la salle. Les présentations faites, cette première matinée est consacrée à la présentation du collège, à son fonctionnement et à l'organisation du travail "très différente, insiste l'enseignante, de celle du primaire". Les règles de vie collective sont énoncées. "Pas de couvre-chef dans l'établissement", précise la professeure principale. "Oui mais s'il fait vraiment froid, on pourra quand même mettre un bonnet ?", s'inquiète une élève. Signe des temps, un chapître est consacré à l'usage des téléphones portables et... des montres connectées.En ce début de 6ème, les élèves sont encore très guidés
"Accompagner, responsabiliser et valoriser" sont ici les maîtres-mots. En ce début de 6ème, les élèves sont encore très guidés. Ensuite, ils apprennent à se débrouiller. C'est ce que l'on verra avec Armel qui fera sa rentrée mercredi matin en 5ème. Moins impatient que ses jeunes frères, il se réjouit de retrouver ses copains... un peu moins de replonger le nez dans les bouquins.Voilà, c'est reparti pour un tour. Une rentrée parmi 614 317 autres en Bretagne. Sans aucun doute y trouverez-vous de fortes similitudes avec celle que vous avez vous-même vécue. Chacune est pourtant vécue différemment; un nouveau chapître, qui commence, et qui contribue à faire grandir nos chers petits.