Le parquet de Rennes classe sans suite les plaintes pour non-assistance à personne en danger et violence volontaire aggravée lors de la free party de juin 2021 à Redon. Au cours des affrontements entre teufers et forces de l’ordre, un jeune homme avait perdu une main.
Nous sommes dans la nuit du 18 au 19 juin 2021. Une free party non autorisée rassemble environ 1 500 personnes à Redon en Ille-et-Vilaine. Peu avant minuit, des affrontements entre forces de l’ordre et teufers se déclarent. A 2h42 (heure précisée par le procureur de la République de Rennes), un jeune homme de 22 ans perd sa main droite.
Le 19 juillet 2021, la victime dépose plainte pour "violence volontaire aggravée ayant entraîné une infirmité permanente" et pour "non-assistance à personne en danger".
Ce samedi 12 mars, le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, vient de rendre ses conclusions.
La plainte pour violence volontaire
Le parquet de Rennes classe sans suite la plainte pour violence volontaire aggravée ayant entraîné une infirmité permanente.
Sur ce point, la problématique consistait à déterminer si le jeune homme avait ramassé une grenade volontairement ou avait été victime d’un tir.
Les conclusions de l’enquête précisent que "s’il n'a pu être déterminé avec certitude la nature de l'engin explosif ayant occasionné la perte de la main, (…) elles démontrent en tout état de cause que cette grenade est arrivée au sol et que la victime s'en est volontairement emparée."
Le parquet ajoute que "l'usage des armes s'est inscrit dans le respect des dispositions légales et règlementaires applicables."
La plainte pour non-assistance à personne en danger
Le procureur classe également sans suite la plainte pour non-assistance à personne en danger.
Des témoins, tentant de porter secours au jeune homme blessé, avaient affirmé que les forces de l’ordre leur auraient répondu qu’aucun secours ne pouvait pénétrer sur le site. La préfecture avait alors été soupçonnée d’avoir donné ces instructions, retardant ainsi la prise en charge du jeune homme blessé.
Dans son communiqué, le procureur de la République de Rennes rejette l’existence de tels ordres émanant du préfet. Il explique que "les circonstances d'intervention étaient particulièrement dangereuses, rendant complexe et risquée l'intervention au plus proche des ‘teufeurs’ tant des secours que des forces de l'ordre."
Enfin, le parquet note que "le délai de prise en charge de la victime et les soins qui lui ont été apportés n'ont nullement aggravé sa situation médicale ou constitué une perte de chance."
"Les autres enquêtes diligentées en lien avec la free party de Redon n'ont pas connu d'avancée significative", conclut le communiqué de presse du procureur de la République de Rennes.