Trois semaines après les affrontements entre forces de l'ordre et teufeurs lors de la free-party de Redon, des investigations sont en cours sur les conditions d'intervention des secours, indique le parquet de Rennes. Un jeune homme avait eu la main arrachée.
Des investigations sont en cours sur les conditions d'intervention des secours dans le cadre de la "free party" organisée le week-end du 18 juin à Redon et durant laquelle un jeune homme a eu la main arrachée, a appris ce vendredi l'AFP auprès du parquet de Rennes.
"Dans le cadre des deux enquêtes ouvertes, cet aspect est déjà investigué", a indiqué le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc, après des informations de Mediapart et de l'association Techno+.
Deux enquêtes pour "blessures involontaires" et pour "organisation illicite d'un rassemblement festif à caractère musical" ont été ouvertes par le parquet. La rave-party s'était soldée par des affrontements entre les forces de l'ordre et les fêtards.
Des pompiers interdits d'accès ...
Le procureur a précisé avoir fait saisir les enregistrements des appels aux pompiers et avoir fait procéder à l'audition de plusieurs d'entre eux présents sur les lieux. Selon Mediapart, les pompiers ont été interdits d'accès par le préfet.
Dans un communiqué, la préfecture dément "formellement les allégations de Mediapart concernant le dispositif de secours mis en place lors du rassemblement interdit organisé à Redon". Mais d'après l'association Techno+, qui oeuvre à réduire les risques liés aux pratiques festives, "les autorités publiques ont refusé la prise en charge sanitaire de ce jeune de 22 ans dont la main avait été arrachée, obligeant un de ses amis à recouvrir ce qu'il restait de son avant-bras avec un linge pour le conduire lui-même à l'hôpital".
Le jeune homme blessé vers 3 h, dans un champ près de l'hippodrome de Redon, avait été déposé à l'hôpital de Redon à 3 h 36 par une jeune femme, selon le parquet.
"A ce stade, il n'y a aucune plainte de quiconque. La victime qui a eu la main arrachée n'a pas déposé plainte", a précisé vendredi Philippe Astruc, alors que Techno+ dit avoir pris en charge "22 victimes essentiellement blessées à cause de projectiles, grenades de désencerclement et LBD".
... et le GIGN sur place pour détruire du matériel, selon Médiapart
Jeudi, Mediapart a indiqué que 14 militaires du GIGN étaient intervenus pour détruire le matériel de sonorisation de la free party. Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP la présence du GIGN sur place.
#Redon Les comptes-rendus de la gendarmerie sur les opérations montrent qu’une antenne du GIGN a participé à la destruction de matériel. Ils révèlent que des agents des renseignements infiltrés parmi les teufeurs, ont informé en temps réel leur hiérarchie. https://t.co/z1goVQSbw6
— Mediapart (@Mediapart) July 8, 2021
"Au regard des enquêtes en cours, nous ne ferons pas de commentaire sur ce sujet", a indiqué la préfecture.
Après avoir initialement assuré n'avoir "donné aucun ordre de destruction de matériel", le préfet d'Ille-et-Vilaine Emmanuel Berthier avait reconnu que "certains systèmes de son ont pu être saisis, d'autres ont été rendus inopérants" lors de la dispersion de la rave.