La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention provisoire ce vendredi 3 mai 2024 un habitant de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) accusé d'avoir violé une femme handicapée à Bouaye en avril 2023.
Un habitant de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) a été maintenu en détention provisoire, ce vendredi 3 mai 2024, par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes. Accusé d'avoir violé une femme handicapée à Bouaye en avril 2023, cet échafaudeur de 31 ans avait demandé aux juges la veille à être remis en liberté "chez sa grand-mère", toujours à Montoir-de-Bretagne : il est en fait détenu depuis un an pour un "viol sur personne vulnérable". Sa victime "d'1,45 m et 45 kg" avait fait sa connaissance sur un site de rencontres en avril 2023 : après des "échanges de messages" au cours desquels elle avait indiqué chercher "une relation durable" et "quelqu'un de gentil avec elle", ils s'étaient donc retrouvés chez elle à Bouaye.
A l'arrivée de cet homme d'1,97 m, une "assistante de santé" était en train de "préparer pour la nuit" cette femme handicapée. Après le départ de cette dernière, il aurait ensuite "guidé dans la chambre" la victime, lui aurait "retiré l'alarme qu'elle tenait au poignet" avant de tenter de la pénétrer vaginalement, ce qui s'avérera "physiquement impossible".
Fabien X l'aurait donc ensuite "retournée" pour lui imposer une "sodomie". La victime s'était "mise à crier" pour lui dire "d'arrêter" mais il avait continué. Le 4 avril 2023, cette femme souffrant d'une sclérose en plaques et d'une "paralysie des jambes et d'un bras" s'était confiée, auprès d'une bénévole qui l'assiste, sur le "viol" qu'elle venait de subir.
Les femmes paralysées le font "fantasmer"
Rapidement identifié, Fabien X avait expliqué en garde à vue avoir "des fantasmes" de relations sexuelles avec des "personnes handicapées aux membres inférieurs insensibles". Il s'était lui-même qualifié de "crevard" et avait été "pris dans son fantasme de domination" pour la prendre "pour un jouet".
La jeune femme est désormais "très très atteinte" d'un point de vue psychologique, a-t-il été dit lors de l'audience publique, ce jeudi 2 mai 2024 : elle est "très angoissée" dans l'appartement qui lui a été attribué "alors que c'était un vrai pas vers l'autonomie", a déploré la présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes.
L'aide à domicile qui avait assisté à l'arrivée du mis en examen au domicile de la victime avait pour sa part expliqué aux enquêteurs que la plaignante n'était "pas sous tutelle" : elle ne s'était donc "pas sentie" autorisée à intervenir dans la vie de cette jeune femme, quand bien même elle avait elle-même été "interpellée par la présence" de Fabien X.
Les investigations sur les appareils électroniques du mis en examen ont aussi mis au jour par la suite "des échanges" avec des adolescentes âgées de 12 à 16 ans, à qui il proposait "une rémunération contre des photos dénudées". Devant l'expert, Fabien X a aussi admis avoir eu "une relation sexuelle avec une ado de 14 ans dans son camping-car".
Une "relation scabreuse"
Mais il "souffrait d'alcoolisme" au moment des faits, de "pauvreté", à l'issue d'un "parcours extrêmement isolé", a plaidé son avocate pour soutenir sa remise en liberté. Depuis son incarcération, "il ne boit plus une goutte" et suit "des soins addictologiques" qu'il souhaite "continuer de manière rigoureuse et plus pertinente" que ceux suivis en prison.
De plus, Fabien X n'a été condamné jusqu'alors que pour "deux ordonnances pénales" en lien avec des délits routiers et il n'est "absolument pas ancré dans la délinquance". Le risque de "réitération" des infractions est donc "extrêmement faible", en avait-elle déduit. Son employeur "depuis plus de cinq ans" a d'ailleurs "suspendu son contrat de travail" en attendant qu'il sorte pour faire "des chantiers proches de son domicile".
Mais l'avocat général avait pour sa part déploré "le contexte dans lequel cette relation scabreuse s'est nouée" et le fait que le mis en examen s'intéresse aussi "aux jeunes filles". "C'est une obsession et quand il a une excitation sexuelle, absolument rien ne peut l'arrêter", avait-il aussi grincé.
"Je suis des soins en prison", avait tenté de le rassurer le principal intéressé, qui a désormais compris "qu'une femme n'est pas un jouet", qu'il ne fallait plus "aller sur les sites de rencontres" et qu'il devait enfin "parler d'autre chose que de sexe". Il souhaitait donc obtenir son placement sous bracelet électronique chez sa grand-mère de 82 ans "à la santé fragile". Mais finalement, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a préféré le garder en détention provisoire.